L’aciériste lucernois Swiss Steel peine à se redresser en raison d’un contexte difficile pour l’industrie, en particulier le secteur automobile. Les ventes ont diminué et le groupe est resté dans le rouge l’an dernier. Les coupes drastiques dans les effectifs annoncées l’année dernière sont prévues au premier semestre.
Au cours de l’exercice 2024, le chiffre d’affaires a diminué de 14,3% sur un an à 2,4 milliards d’euros en 2024, indique Swiss Steel mercredi dans un communiqué.
La rentabilité du groupe métallurgique s’est légèrement améliorée, même si elle reste en zone rouge. Le déficit brut d’exploitation (Ebitda) s’est amenuisé à 35,5 millions, contre 102,2 millions en 2023. La perte nette s’est elle aussi réduite, passant en l’espace d’un an de 294,8 à 197,2 millions d’euros.
A la fin de l’année, les fonds propres s’élevaient à 322,8 millions, contre 234,4 millions un an plus tôt. L’une des principales raisons de cette hausse est l’augmentation de capital réalisée en avril 2024, qui, après déduction des coûts, a généré 287,8 millions d’euros.
Mesures drastiques
En réponse à ce contexte difficile, Swiss Steel a annoncé des mesures drastiques l’année dernière. Elles comprennent, entre autres, la suppression d’environ 800 postes à temps plein. Ces réductions d’effectifs affecteront principalement les sites de production européens au premier semestre 2025. En Suisse, 130 emplois doivent être supprimés sur le site de Steeltec à Emmenbrücke, dans le canton de Lucerne.
Le sidérurgiste a reçu de l’aide des politiciens l’an dernier. Le Parlement à Berne a approuvé le 17 décembre une loi urgente pour venir en aide aux aciéries d’importance stratégique. Concrètement, elles pourront bénéficier de réductions allant jusqu’à 37,4 millions de francs sur leurs achats d’électricité pendant quatre ans.
Au premier trimestre 2025, Swiss Steel a également conclu de nouveaux accords de financement. Il s’agit notamment d’un financement de crédit supplémentaire de l’actionnaire majoritaire GravelPoint Holding d’un montant de 150 millions d’euros et d’une prolongation des financements existants jusqu’en décembre 2029. La transaction devrait être finalisée en avril 2025.
Signes de reprise
Après la cession de plusieurs sociétés de distribution en 2023, le groupe a poursuivi la rationalisation de son portefeuille et a cédé ses activités au Portugal, en Argentine, en Colombie et aux Émirats arabes unis, ainsi que son ancien siège social international de Düsseldorf, en Allemagne.
Cité dans le communiqué, le directeur général Frank Koch estime que «le chemin vers une reprise complète prendra du temps». Un redressement durable dépendra en grande partie des changements structurels du marché industriel européen, selon lui.
Dans ses perspectives, Swiss Steel constate de «légers signes de reprise» dans les commandes entrantes au début de l’année, selon le communiqué.