Survitaminé par les prix, Nestlé affine ses ambitions annuelles

AWP

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Après une hausse de 1,6% des recettes semestrielles, la direction revoit à la hausse sa feuille de route pour l’ensemble de l’exercice et vise désormais une croissance des ventes comprise entre 7 et 8%.

Nestlé a bouclé le premier semestre sur un chiffre d’affaires et une rentabilité en hausse, essentiellement à la faveur d’ajustements tarifaires pour compenser l’inflation, alors que les volumes écoulés ont reculé en rythme annuel. Au vu de sa performance, la direction a ajusté vers le haut ses ambitions annuelles en matière de croissance organique.

Les recettes engrangées entre janvier et juin se sont enrobées de 1,6% à 46,29 milliards de francs. L’effet prix de 9,5% a plus que contrebalancé la contraction de 0,8% des volumes (RIG), avec à la clé une croissance organique, c’est-à-dire épurée des effets de change et d’acquisition, de 8,7%, précise la multinationale veveysane jeudi dans un communiqué.

«La consommation à domicile post-Covid s’est à présent normalisée, levant un frein à la croissance de certaines de nos catégories», a déclaré le patron de Nestlé Mark Schneider, cité dans le document.

Dopé par Purina et Friskies

Les produits pour animaux de compagnie, dont les revenus ont bondi de 15,0% en termes organiques à plus de 9,37 milliards de francs, se sont affirmés comme le principal contributeur à la croissance du groupe. Les articles de confiserie, qui représentent moins de 10% des recettes du groupe, ont également connu une croissance à deux chiffres en termes organiques (+10,8%), quand bien même les volumes écoulés ont diminué de 2,6%.

En chiffres absolus, le café continue d’être la principale source de revenus de Nestlé (12,33 milliards), mais sa croissance organique (+7,2%) a freiné celle du groupe (+8,7%). Les plats préparés et aides culinaires (+5,8%) et des produits laitiers et glaces (+7,5%) ont également sous-performé.

Le résultat opérationnel (Ebit) ajusté a crû de 2,9% à 7,90 milliards, pour une marge afférente de 17,1%, en hausse de 20 points de base. L’effet prix, les mesures d’économies et l’optimisation du portefeuille de produits ont en partie compensé le renchérissement des matières premières et des emballages, ainsi que des salaires.

Le bénéfice net s’est quant à lui enrobé de 7,7% à 5,65 milliards. Exprimée en termes récurrents et par action, la progression - dopée par le rachat de titres pour 2,4 milliards de francs dans le cadre du programme sur trois ans lancé en janvier - a été de 4,1% à 2,43 francs.

Si les ventes et le bénéfice net sont ressortis dans le cadre des projections du consensus de l’agence AWP, la rentabilité opérationnelle a dépassé les prévisions les plus optimistes.

Dans la foulée, la direction de Nestlé a ajusté à la hausse sa feuille de route pour l’ensemble de l’exercice et vise désormais une croissance des ventes comprise entre 7 et 8%, contre 6 à 8% jusqu’ici. Les objectifs de marge Ebit entre 17,0 et 17,5%, et de croissance de 6 à 10% du bénéfice récurrent par action, restent d’actualité.

En téléconférence, le patron du colosse alimentaire a assuré que les hausses de prix devraient être «plus modérées» et «plus ciblées» en seconde moitié d’exercice, à la faveur notamment de la baisse attendue du prix de certaines matières premières. Il espère parvenir à une «combinaison positive de volume et de mix produits», en concentrant les ajustements tarifaires sur les produits les plus sensibles au renchérissement des intrants.

Point sur Palforzia d’ici la fin de l’année

Le traitement contre l’allergie aux arachides Palforzia, qui devait initialement être vendu au plus tard à fin juin, fait désormais l’objet d’une «revue stratégique». Actuellement «plusieurs options sont envisagées», a signalé Mark Schneider, assurant qu’un point de situation sera fait avant la fin de l’année.

Nestlé affirme que l’activité, qui n’a pas rencontré le succès espéré auprès des consommateurs et des médecins, a «considérablement amélioré sa structure de coûts» et enregistré «un certain progrès dans l’évolution de ses ventes» au cours des six premiers mois de 2023.

Revenant sur la contre-performance de l’unité Health Science (NHSc), le CEO a expliqué que la normalisation de l’activité de produits de santé grand public, qui avait bondi pendant la crise sanitaire, se fait désormais sentir. «La croissance au deuxième semestre devrait être beaucoup plus forte qu’au premier», a affirmé Mark Schneider.

Les analystes ont dans l’ensemble salué une performance de nature à convaincre même les investisseurs les plus frileux, selon les termes de Vontobel, ainsi que les perspectives prometteuses tant en termes de croissance que de rentabillité.

A la clôture, la nominative Nestlé progressait de 2,6% à 108 francs, dans un SMI en hausse de 1,9%.

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