Le premier semestre s’est révélé très profitable pour l’industriel winterthourois Sulzer, qui a bénéficié d’une forte demande et généré une croissance solide des ventes. La bonne marche des affaires s’est répercutée très favorablement sur la rentabilité.
Les entrées de commandes semestrielles ont pris 4,3% à 2,08 milliards de francs. Organiquement, la progression a atteint 8,9%. Sans les fluctuations de devises, le montant serait de 2,17 milliards, indique vendredi Sulzer. Toutes les divisions ont connu une demande assez soutenue. A fin juin, le carnet de commande affichait un volume de 2,40 milliards.
Le chiffre d’affaires s’est étoffé de 6,1% à 1,7 milliard, ou +10,5% de manière organique, soutenu par l’ensemble des activités.
Le résultat opérationnel s’est inscrit à 193,5 millions de francs, ce qui représente une envolée d’un cinquième (+19,1%), pour une marge afférente améliorée de 1,3 point de pourcentage à 11,4%. Le bénéfice net a bondi de 12,6% à 117,4 millions.
Objectifs confirmés
Les chiffres publiés par Sulzer sont contrastés. Alors que les entrées de commandes et les ventes dépassent les attentes du consensus AWP, les indicateurs de rentabilité opérationnelle s’inscrivent dans le bas de la fourchette des prévisions. Le bénéfice net manque totalement la cible.
Le directeur financier Thomas Zickler affirme que les biopolymères et la capture de dioxyde de carbone, liées à la division Chemtech, ont particulièrement le vent en poupe. La tendance des entreprises à la modernisation des installations porte l’activité de service, a déclaré le dirigeant dans une interview à l’agence AWP.
Par rapport à fin décembre, le flux de trésorerie libre a été presque divisé par deux à 55,4 millions de francs en raison de dépenses en capital plus importantes et une charge fiscale accrue.
Pour 2024 dans son ensemble, le groupe s’attend à une évolution très positive sur ses marchés finaux. La direction confirme les objectifs qui avaient été relevés précédemment, à savoir une croissance du chiffre d’affaires entre 9% et 11% et des entrées de commandes dans la fourchette 9-12%.
Sulzer se porte bien et a très bien pu saisir les opportunités sur ses marchés, constate Vontobel. L’analyste Arben Hasanaj met en exergue le rebond des commandes au deuxième trimestre et la dynamique qui se poursuit pour la division Chemtech, malgré la stagnation de l’activité de service après des mois de forte demande.
La performance est déjà incluse dans le cours de l’action, il faut donc rester prudent vis-à-vis de Sulzer étant donné la santé actuelle du secteur industriel, avertit cependant Vontobel qui campe sur «hold». La Banque cantonale de Zurich se montre plus enthousiaste, compte tenu de la vigueur persistante des entrées de commandes et du potentiel d’amélioration des marges du groupe winterthourois. La recommandation «surpondérer» est maintenue.
Chez Baader Helvea, on conseille plutôt de réduire son exposition sur la base de perspectives neutres pour l’évolution du cours. Le titre reste cher et l’entreprise souffre toujours de «soucis de gouvernance».
A la Bourse, l’action Sulzer a fini en baisse de 0,6% à 130,60 francs, dans un SPI en hausse de 1,0%.