SIG Combibloc veut entrer à la Bourse suisse

AWP

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L'entreprise dirigée par Rolf Stangl compte lever un montant brut d’environ 1 milliard d’euros par l’émission d’autant d’actions nouvelles.

SIG Combibloc veut se faire coter à la Bourse suisse «dans les prochains mois». Le spécialiste schaffhousois des emballages aseptisés pour l’industrie alimentaire compte lever dans le cadre de l’opération un montant brut d’environ 1 milliard d’euros (1,1 milliard de francs), via l’émission d’autant d’actions nouvelles.

Les titres aux mains des actionnaires existants et de la direction peuvent également être placés, a précisé lundi l’entreprise établie à Neuhausen am Rheinfall. Les liquidités récoltées auprès des investisseurs serviront principalement à réduire l’endettement du groupe, lequel figure parmi les leaders du secteur en tant que numéro deux mondial derrière le géant suédois Tetra Pak.

Sur les douze derniers mois (à fin juin), SIG, qui emploie plus de 5000 salariés, a dégagé un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros et un bénéfice brut d’exploitation (Ebitda) ajusté de 480 millions. Les actionnaires devraient recevoir en 2019 un dividende total d’environ 100 millions d’euros. La direction table à partir de l’année prochaine sur un taux de redistribution entre 50% et 60% du bénéfice net ajusté.

«L’entrée en Bourse programmée est la prochaine étape naturelle dans notre stratégie de croissance», a indiqué M. Stangl, cité dans le communiqué. L’entreprise schaffhousoise, acquise en 2007 par le groupe néo-zélandais Rank, puis cédée par ce dernier en 2014 à Onex, un société d’investissement canadienne active dans la prise de participations dans des firmes non cotées, est désormais prête à franchir le pas de la cotation, a précisé M. Stangl à AWP.

Cap sur l’Asie

Ces dernières années SIG a beaucoup investi en vue d’assurer sa croissance, a poursuivi M. Stangl. Le groupe du nord de la Suisse affiche une solide dynamique et dégage des flux de liquidités stables et attrayants, affirme son patron. En réintroduisant SIG en Bourse, son actionnaire majoritaire entend élargir le cercle des propriétaires de l’entreprise. Onex entend conserver une participation d’au moins 50% ainsi que deux représentants parmi les huit membres du conseil d’administration de SIG.

«Nous voulons continuer à lancer sur le marché des produits innovants, nous renforcer sur les marchés où nous sommes présents et développer de nouveaux débouchés», a ajouté M. Stangl, soulignant la future politique de dividende «attrayante». SIG, qui a lourdement investi ces dernières années en Chine, en Thaïlande et au Vietnam, entrevoit un fort potentiel de croissance en Asie.

SIG a aussi développé son activité en Inde et au Japon, deux des plus importants marchés de la planète et qui offrent eux aussi de belles perspectives de croissance. Désormais, l’Europe contribue à 48% du chiffre d’affaires, alors qu’il y a dix ans cette part culminait à 78%. L’Asie devrait afficher une expansion annuelle de 6,5%, le marché indien affichant une progression de 17%, a noté M. Stangl.

Pour l’heure, M. Stangl se limite à déclarer que SIG compte afficher une croissance supérieure à celle du marché des emballages stériles en carton, lequel devrait progresser annuellement de près de 4% au cours des cinq prochaines années. M. Stangl réserve des prévisions chiffrées à la publication du prospectus d’émission.

Des wagons à l’armement, puis l’emballage

Les origines de SIG remontent à 1853 et la fondation de la société Schweizerische Waggon-Fabrik, active dans la fabrication de matériel ferroviaire. Rebaptisée par la suite Schweizerische Industrie-Gesellschaft (SIG), l’entreprise à étendu ses activités aux remontées mécaniques et aux trams, puis à l’armement. Elle a notamment fourni à l’armée suisse les fusils d’assaut 57 et 90.

Après avoir cédé tour à tour ses activité dans le matériel ferroviaire et l’armement, la société de Neuhausen s’est recentrée sur la construction de machines de remplissage, les emballages et les systèmes de fermeture pour les contenants alimentaires, notamment les boissons. Elle compte actuellement parmi ses clients des géants comme Pepsico, Danone, Candia, Lactalis, Nestlé et Unilever.

Quelque 1150 machines de remplissages sont actives dans une soixantaine de pays. Ces dernières ont rempli quelque 35 milliards de récipients sur les 12 derniers mois. La société revendique une part de marché de 25% dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, de 17% en Asie-Pacifique et de 16% aux Amériques.

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