Royaume-Uni: l’emprunt net du secteur public supérieur aux prévisions, pression sur le gouvernement

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Le déficit public s’est élevé à 151,9 milliards de livres sur l’année fiscale achevée fin mars, contre 137,3 milliards prévus par l’Office for Budget Responsibility.

Le gouvernement britannique a emprunté plus que prévu lors du dernier exercice fiscal, selon des données officielles publiées mercredi, accroissant la pression sur l’exécutif travailliste, qui doit aussi faire face aux droits de douane américains.

L’emprunt net du secteur public --soit la différence entre dépenses et recettes fiscales, ou déficit-- s’est élevé à 151,9 milliards de livres (environ 176 milliards de francs) sur l’année fiscale achevée fin mars, a indiqué l’Office for National Statistics (ONS) dans un communiqué.

Il s’agit du troisième plus haut niveau d’emprunt annuel jamais enregistré, après les exercices 2020/2021 pendant la pandémie, et 2009/2010 après la crise financière mondiale, précise l’ONS.

Ce chiffre dépasse largement les 137,3 milliards prévus par l’Office for Budget Responsibility (OBR), l’organisme britannique chargé de la surveillance des finances publiques.

Le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer a été élu en juillet dernier avec la promesse de relancer une croissance en berne, mais il affronte depuis des vents contraires sur le plan économique et une inflation persistante.

La ministre des Finances, Rachel Reeves, a déjà procédé à des hausses de taxes pour les entreprises et annoncé des coupes budgétaires de plusieurs milliards de livres, notamment dans les aides aux personnes handicapées, dans l’espoir de redresser les finances publiques.

Mais depuis, les droits de douane de 10% imposés par le président américain Donald Trump au Royaume-Uni, comme à d’autres pays, assombrissent encore davantage les perspectives économiques du pays.

Le Fonds monétaire international (FMI) a d’ailleurs revu mardi à la baisse sa prévision de croissance pour le Royaume-Uni en 2025, à 1,1 % contre 1,6 % précédemment. Ce repli est largement attribué à des facteurs internes --comme la faible croissance au second semestre de l’année dernière-- mais aussi à l’impact des tarifs douaniers.

Une croissance plus faible signifierait des recettes fiscales moindres, ce qui alourdirait encore la pression sur les finances publiques.

«Les chiffres de mars sur les finances publiques montrent que l’emprunt dépasse déjà les prévisions de l’OBR, avant même que les effets du chaos tarifaire ne se fassent sentir», a commenté Ruth Gregory, économiste chez Capital Economics.

«Cela augmente les chances que, si la chancelière Rachel Reeves souhaite respecter ses règles budgétaires, de nouvelles hausses d’impôts soient nécessaires dans le budget d’automne», a-t-elle ajouté.

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