Holcim a entamé 2025 dans la retenue, reflet notamment de conditions météorologiques difficiles en Amérique du Nord et de la vigueur du franc. Affichant des revenus quasiment stables sur un an, le géant zougois des matériaux de construction a vu son résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) récurrent se contracter de 3,1% sur un an à 515 millions de francs. Les attentes pour l’ensemble de l’année sont néanmoins confirmées.
Exprimé à taux de change constants, l’Ebit récurrent, indicateur de rentabilité retenu par Holcim et qui exclut les éventuelles charges de restructuration et autres coûts non récurrents, les dépréciations et autres amortissements, a progressé de 1,7%, écrit vendredi l’entreprise établie à Zoug. Sa croissance organique s’est elle fixée à 1,5%.
Le chiffre d’affaires a lui diminué marginalement de 0,8% à 5,54 milliards de francs. A taux de change constants, il s’est aussi replié de 0,2%, alors que la croissance interne des revenus, laquelle exclut les acquisitions et cessions a fléchi de 0,6%.
Alors que le chiffre d’affaires s’est inscrit au niveau attendu par les analystes, le résultat opérationnel récurrent a dépassé leurs attentes. Sondés par l’agence AWP, les experts avaient anticipé des revenus de 5,55 milliards de francs et un Ebit récurrent de 508 millions.
Activités nord-américaines dans le rouge
Sur le trimestre sous revue, Holcim a maintenu le rythme de sa politique d’acquisitions, opérant cinq rachats, après en avoir bouclé pas moins de 27 l’an dernier et 28 en 2023. Le groupe de Suisse centrale, passé numéro deux mondial du ciment derrière le britannique CRH au gré du recentrage de ses activités ces dernières années, entend absorber cette année entre 15 et 20 acteurs du secteur des matériaux de construction.
Dans le détail de régions, les affaires en Amérique du Nord ont connu une entame d’année qu’Holcim juge bonne, au vu d’une météo défavorable qui a ralenti l’activité de construction. Les revenus ont diminué de 4,4% (-5,4% en monnaies locales) à 1,08 milliard de francs. L’Ebit récurrent a lui plongé dans le rouge, à hauteur de 5 millions, contre un résultat de 35 millions douze mois auparavant.
Holcim assure que les fondamentaux du marché nord-américain demeurent forts à moyen et long terme. Le groupe, dont les activités dans la région seront externalisées dans la société Amrize et cotées en Bourse en juin prochain, note être fournisseur dans pas moins de 230 projets d’infrastructures jusqu’à l’horizon 2028.
En Europe, les revenus ont aussi diminué de 1,7% (-2,7% en devises locales) à 1,55 milliard de francs. Mais le premier marché d’Holcim a continué d’afficher une amélioration de la rentabilité, l’Ebit récurrent progressant de 6,4% à 120 millions. La marge correspondante a elle crû de 60 points de base. Entre janvier et fin mars, la multinationale zougoise a acquis trois sociétés sur le Vieux Continent.
Optimisme de mise
Dans la zone Asie, Moyen-Orient et Afrique, laquelle compte désormais en son sein les activités en Azerbaïdjan, transférées de la région Europe, les revenus se sont contractés de 2,8% (-1,8% TCC) à 870 millions de francs. L’Ebit récurrent a lui bondi de 8,9% à 199 millions, reflet notamment de l’évolution favorable des affaires en Afrique du Nord.
L’Amérique latine a représenté la région la plus résistante, les ventes n’y reculant que de 0,6% à 687 millions et affichant même une hausse de 8,1% en devises locales. Mais l’Ebit récurrent, solide, y a fléchi de 3,9% à 242 millions.
Le segment des additifs pour mortiers et béton ou encore des enduits, Solutions et Produits, a dégagé des revenus en hausse de 3,3% (+2,0% TCC) à 1,23 milliard de francs. L’Ebit récurrent a gagné 1,2% à 57 millions.
Evoquant la suite de l’exercice, Holcim affirme être solidement positionné pour affronter les incertitudes qui prévalent au niveau économique et confirme ses attentes. Les revenus devraient ainsi progresser d’environ 5% en devises locales, alors que l’Ebit récurrent devrait croître de manière plus que proportionnelle.
Holcim signale en outre de nouvelles avancées en vue de la cotation en Bourse d’Amrize. Le géant de Zoug avait annoncé à la surprise générale fin janvier 2024 son intention de séparer ces activités de celles du groupe et de les coter en Bourse aux Etats-Unis et en Suisse en tant qu’entreprise totalement indépendante.