Rentabilité en hausse pour LafargeHolcim au deuxième trimestre

AWP

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Malgré des revenus en baisse, le géant zurichois des matériaux de construction a vu son résultat d'exploitation bondir de plus d'un quart en l'espace d'un an.

LafargeHolcim a poursuivi sur la voie du progrès en matière de rentabilité au deuxième trimestre. Malgré des revenus en baisse, reflet des désinvestissements dans le sud-est asiatique, le géant des matériaux de construction a vu son résultat d’exploitation (Ebit) bondir de plus d’un quart (+26,8%) en l’espace d’un an à 1,28 milliard de francs.

L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) récurrent, ajusté des charges de restructuration et autres éléments exceptionnels, s’est pour sa part hissé à 1,85 milliard de francs, en progression de 3,9%. Sur une base comparable, sans tenir compte des changements intervenus au niveau du périmètre de consolidation et des effets de change, il a crû de 7,1%, a annoncé mercredi le numéro un mondial du ciment, dont la holding est établie à Jona.

L’Ebitda récurrent a ainsi affiché une croissance supérieure au produit des ventes pour un quatrième trimestre consécutif, note LafargeHolcim. Les revenus ont fléchi de 4,6% à 7,1 milliards de francs, parvenant cependant à s’étoffer de 1,2% sur une base comparable, après s’être accrus de 5,8% trois mois auparavant.

Outre une évolution favorable du rapport coûts-revenus, l’embellie en matière de rentabilité illustre également la rigueur observée en matière de dépenses et de fixation des prix. Achevé fin juin, le programme d’économies a permis de réduire les coûts de 400 millions de francs par an, comme escompté.

Rentabilité meilleure qu’attendue

Alors que l’Ebitda a dépassé les attentes moyennes des analystes, les ventes se sont révélées inférieures aux anticipations. Sondés par AWP, les experts tablaient sur un Ebitda ajusté de 1,82 milliard de francs et un chiffre d’affaires de 7,31 milliards.

Les investisseurs ont jugé la performance convaincante, mais ont pris leurs bénéfices en fin de séance. A la clôture de la Bourse suisse, le titre LafargeHolcim a abandonné 0,30% à 48,95 francs. L’indice vedette SMI a quant à lui gagné 0,29%.

Après six mois, le bénéfice net s’est hissé à 1,01 milliard de francs, un montant plus que triplé au regard des 318 millions dégagés douze mois auparavant. Le bond s’explique notamment par la nette diminution des charges de restructuration et autres éléments exceptionnels, ceux-ci se tassant en l’espace d’un an de 300 à 71 millions. Les revenus se sont eux tassés de 1,6% à 13,06 milliards. En termes comparables, ils ont cependant crû de 3,5%.

Saluant en conférence téléphonique une performance solide, en dépit d’un petit accès de faiblesse au 2e trimestre, le directeur général du géant franco-suisse, Jan Jenisch, a relevé que toutes les unités ont contribué à l’amélioration de la rentabilité.

Bonnes affaires en Europe

«Si LafargeHolcim n’a pas été en mesure de réaliser la performance souhaitée en Amérique du Nord, l’activité en Europe s’est en revanche mieux développée presque partout, à l’exception du Royaume-Uni», a poursuivi l’homme fort de LafargeHolcim depuis bientôt deux ans. La rentabilité s’est améliorée sur le vieux continent à la faveur de hausses de prix et d’une efficience accrue.

En Afrique, région dans laquelle le redressement des activités est achevé, le creux de la vague a été surmonté, a estimé l’ex-patron de Sika. Le résultat opérationnel s’est cependant dégradé, tout comme en Amérique latine, le sud du continent américain faisant face à une demande affaiblie.

En Asie, les volumes se sont repliés en raison du désengagement en Indonésie, en Malaisie et à Singapour, mais l’Ebitda récurrent a bondi de 11,3%.

Les cessions finalisées en Indonésie, en Malaisie et à Singapour, LafargeHolcim ne doit plus que recevoir le feu vert des autorités pour la vente de ses activités aux Philippines avant d’achever définitivement son retrait du très compétitif marché du sud-est asiatique. Ces désinvestissements ont aussi permis au groupe de poursuivre son désendettement, sa dette nette atteignant à fin juin 11,34 milliards de francs, soit 4,79 milliards de moins qu’à l’issue de 2018.

En matière de perspectives, LafargeHolcim a confirmé ses objectifs pour 2019, tablant sur une demande toujours solide en 2e partie d’année. Les ventes restent attendues en hausse de 3 à 5%, alors que l’Ebitda récurrent devrait s’améliorer sur une base comparable d’au moins 5%.

Après les acquisitions opérées en Roumanie, en Australie, en Allemagne, aux Etats-Unis et au Canada, LafargeHolcim entend investir quelque 2 milliards de francs dans des rachats complémentaires.

M. Jenisch n’a pas souhaité commenter les spéculations quant à un éventuel intérêt du groupe pour les activités de BASF dans les spécialités chimiques pour le secteur de la construction. «J’ai entendu dire que c’était à vendre,» a-t-il candidement noté.

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