Rebond prévu des faillites d’entreprises en 2022

AWP

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Pour la seule Suisse, pays évoluant actuellement à contre-courant de la tendance mondiale, une hausse de 5% est déjà attendue cette année, avant un bond de 10% en 2022.

Le nombre de défaillances d’entreprises, après avoir diminué grâce au soutien des États face à la crise sanitaire, devrait rebondir l’an prochain dans le monde, selon une étude de l’assureur-crédit Euler Hermes. Pour la seule Suisse, pays évoluant actuellement à contre-courant de la tendance mondiale, une hausse de 5% est déjà attendue cette année, avant un bond de 10% en 2022.

À l’échelle mondiale, ces défaillances ont reculé en 2020 et devraient encore baisser de 6% cette année, avant de repartir en hausse de 15% en 2022, indique mercredi Euler Hermes. L’assureur-crédit note cependant que la Suisse, qui évolue à contre-courant de la tendance mondiale, se distingue comme l’un des rares pays européens à présenter une croissance des faillites d’entreprises cette année, la hausse se limitant toutefois à 1,2% entre janvier et fin août, 3176 firmes ayant mis la clef sous le paillaison en raison d’un défaut de paiement.

Si ce chiffre dépasse le niveau affiché après huit mois en 2020, il reste inférieur à celui présenté en 2019, observe cependant l’assureur-crédit. Pour l’ensemble de l’année, une progression «modérée» de 4% est attendue en Suisse, à 5100 faillites d’entreprises. Un nombre qui devrait s’établir à 5600 l’an prochain, un niveau dépassant de 10% celui de 2021, mais qui restera encore en-deçà de ceux présentés en 2018 et 2019, années durant lesquelles plus de 6000 faillites d’entreprises ont été recensées.

En France, où les entreprises ont bénéficié d’aides massives contre les effets économiques de la pandémie de Covid-19, le recul a atteint 38% en 2020 et devrait encore se situer à 17% cette année, avant un fort rebond de 40% l’an prochain, anticipe Euler Hermes. En 2020, le nombre des défaillances outre-Jura s’est établi à un peu plus de 32’000, contre plus de 50’000 par an avant la crise sanitaire. D’après l’assureur-crédit, il devrait remonter aux alentours de 37’000 l’an prochain.

«Le retrait des mesures publiques de soutien devrait déclencher une normalisation progressive des défaillances d’entreprises», anticipe Euler Hermes.

Au niveau mondial, malgré la hausse anticipée des faillites, celles-ci devraient toutefois encore rester l’année prochaine 4% moins nombreuses qu’en 2019. Le rythme du retour à la normale sera différent selon les pays.

En Europe, l’Espagne et l’Italie, dont les économies sont particulièrement exposées à la crise sanitaire à cause du poids du tourisme, vont subir «un fort rebond des défaillances en 2022», tandis que l’Allemagne, la France, la Belgique et les Pays-Bas «mettront plus de temps à retrouver des niveaux de défaillances similaires à ceux de 2019» grâce à des soutiens publics forts qui ont pour certains été étendus dans le temps.

Aux États-Unis, le niveau des défaillances restera bas en 2021 et 2022, «principalement grâce au soutien public massif déployé et à un rebond économique particulièrement fort, le plus rapide jamais enregistré lors des trois dernières décennies». Enfin, Euler Hermes signale que, «dans les marchés émergents, la normalisation des niveaux de défaillances d’entreprises a déjà débuté, en partie du fait de soutiens étatiques moins généreux et, récemment, du renforcement des restrictions sanitaires».

En Asie, l’assureur-crédit entrevoit une hausse de 18% des défaillances l’an prochain, qui devraient toutefois là aussi rester inférieures à 2019, «à moins que la pandémie ne continue de perturber les activités portuaires, les usines et les chaînes d’approvisionnement dans la région».

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