Pas de hausse de taux prévue à la Fed, mais la porte reste ouverte

AWP

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Inflation en baisse, pénurie de main d’oeuvre qui commence à se résorber, consommation qui mollit: les ingrédients sont réunis pour que la Réserve fédérale laisse ses taux à 5,25/5,50%. Verdict ce mercredi à 20h.

La Fed pourrait annoncer qu’elle maintient ses taux à leur niveau actuel, mercredi à l’issue de sa réunion, laissant toutefois la porte ouverte à d’éventuelles hausses supplémentaires, le dilemme étant toujours de faire ralentir l’inflation sans faire trop vaciller l’économie.

La réunion du comité de politique monétaire (FOMC), qui a débuté mardi matin, a repris mercredi «à 09H00 (13H00 GMT) comme prévu», a indiqué à l’AFP un porte-parole de la banque centrale américaine.

Elle s’achèvera mercredi à la mi-journée. Les ingrédients semblent réunis pour que la Fed maintienne ses taux dans la fourchette actuelle, de 5,25 à 5,50%, entre inflation qui ralentit - malgré un récent rebond -, pénurie de main d’oeuvre en passe de se résorber, et consommation qui mollit.

La décision sera annoncée ce mercredi à 14H00 (18H00 GMT).

Les acteurs du marché s’attendent quasiment tous à voir les taux rester stables, selon l’évaluation de CME Group.

Mais cela signifie-t-il que le cycle de relèvements des taux, entamé en mars 2022 face à la très forte inflation, est terminé? Ou des hausses supplémentaires sont-elles à anticiper dans les mois à venir?

La Fed devrait se garder d’être affirmative sur cette question, et semble plus encline à la prudence. En effet, si les marchés prennent pour acquis la fin des taux, les conditions financières pourraient devenir moins contraignantes, et les prix pourraient repartir à la hausse.

Prête à relever encore si nécessaire

«Le message de la Fed sera que des taux directeurs plus élevés resteront sur la table jusqu’à ce que l’économie ralentisse visiblement et que l’inflation se rapproche de 2%», commente ainsi Steve Englander, responsable de la macro-économie américaine pour Standard Chartered et ancien économiste à la Fed, dans une note.

«Le FOMC se montrera prêt» à relever encore les taux à l’avenir «si nécessaire», estime-t-il.

La conférence de presse que tiendra le président de la Fed, Jerome Powell, juste après la publication du communiqué, à 14H30 (18H30 GMT) sera donc particulièrement scrutée.

De même que les prévisions économiques actualisées, en termes de croissance du PIB, d’inflation, d’emploi, et d’évolution des taux.

Depuis mars 2022, le principal taux directeur de la Fed a été relevé à 11 reprises, un rythme très rapide, destiné à juguler une inflation qui était au plus haut depuis plus de 40 ans.

Celle-ci a, depuis, fortement ralenti, malgré une nouvelle accélération cet été. Elle s’est établie en août à 3,7% sur un an, selon l’indice CPI.

La Fed privilégie l’indice PCE, qu’elle veut ramener autour de 2%, et était en juillet de 3,3% sur un an. Les données d’août seront publiées le 29 septembre.

Prêts étudiants, grève et shutdown

Autre signal positif: la situation semble se rééquilibrer progressivement sur le marché de l’emploi, après deux années de pénurie de main d’oeuvre, qui avait fait flamber les salaires. Le taux de chômage a grimpé à 3,8% en août, en raison d’un afflux de nouveaux travailleurs, ce qui pourrait aider à calmer l’inflation.

Quant à la consommation, moteur de la croissance économique américaine, elle semble montrer de premiers signes de faiblesse, après avoir été vigoureuse depuis le début de la crise du Covid, ce qui avait contribué à faire grimper l’inflation.

Et dès octobre, des millions d’Américains verront leur pouvoir d’achat encore réduit, car ils devront recommenceront à rembourser leur prêt étudiant, après deux ans et demi de pause liée au Covid.

Par ailleurs, plusieurs nuages planent sur la première économie du monde.

A commencer par la grève inédite entamée vendredi par le puissant syndicat de l’automobile, l’UAW, chez les «Trois grands» constructeurs américains, GM, Ford et Stellantis (issu de la fusion du Français PSA et de l’Américain Chrysler).

Autre menace, celle du «shutdown», une paralysie de l’administration fédérale, si républicains et démocrates au Congrès ne s’accordent pas d’ici la fin du mois sur le budget du gouvernement.

Le conseil des gouverneurs de la Fed est au complet pour la première fois depuis février, après le départ de l’ancienne vice-présidente Lael Brainard, partie diriger les conseillers économiques de la Maison Blanche.

Elle est remplacée par Philip Jefferson, l’un des gouverneurs de la Fed. Et Adriana Kugler, qui représentait auparavant les Etats-Unis à la Banque mondiale, rejoint l’institution, et devient la première gouverneure d’origine hispanique.

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