Nestlé: bénéfice semestriel en hausse malgré un repli des ventes

AWP

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Le groupe estime que le COVID-19 n’impactera pas son activité de manière importante.

Le géant alimentaire Nestlé a annoncé jeudi des résultats solides au premier semestre. Malgré des ventes et un résultat opérationnel (Ebit) courant récurrent en repli, son bénéfice net a augmenté sur un an. Le Covid-19 ne perturbera pas ses activités durant le reste de l’année, a assuré la multinationale.

Sur les six premiers mois, le groupe veveysan a affiché des recettes en baisse de 9,5% à 41,16 milliards de francs, selon un communiqué. L’Ebit courant récurrent est lui aussi en repli de 7,9% à 7,16 milliards, avec une marge afférente de 17,4%, contre 17,1% au premier semestre 2019.

Nestlé a, malgré ces chiffres en baisse, fait progresser son bénéfice net sur un an de 18,3% à 5,88 milliards de francs.

Il affiche par ailleurs une croissance organique en diminution à 2,8%, contre 3,6% sur la même période l’année dernière. Aux dires du géant de l’alimentation, la croissance semestrielle a été portée par la marque de produits pour animaux Purina et par Nestlé Health Science.

Ces résultats sont peu ou prou conformes aux prévisions, qui tablaient sur un chiffre d’affaires de 41,6 milliards et un Ebit ajusté de 7,02 milliards de francs. Les analystes du consensus AWP avaient également prévu une croissance organique en baisse à 2,7%.

Le bénéfice net a par contre dépassé les attentes, puisque le consensus avait fixé sa prévision à seulement 5,5 milliards de francs.

Gérer l’impact de la crise

La crise du nouveau coronavirus a engendré de nouveaux coûts, chiffrés à 290 millions de francs au premier semestre, primes aux employés incluses. Le groupe a également indiqué avoir absorbé 120 millions de pertes liées au personnel et aux installations inutilisées pendant le confinement.

Nestlé a dû gérer, en parallèle, l’évolution des comportements des consommateurs, fortement impactés par les mesures prises contre le Covid-19.

La demande des produits de consommation à domicile a ainsi bondi, comme le café fait au sein du foyer par exemple, a contrario des achats d’impulsion que peuvent être l’eau ou la confiserie, en baisse ce semestre.

Du fait du confinement, le commerce en ligne a augmenté de 48,9% durant la période sous revue et a représenté 12,4% du total des ventes semestrielles.

Comme son concurrent français Danone, Nestlé a vécu une évolution des ventes en deux temps, avec une croissance au premier trimestre poussée par la tendance aux stocks alimentaires des consommateurs européens et américains confinés. Avant un ralentissement des recettes au deuxième trimestre, plombées par la chute des ventes hors-foyers et par l’utilisation de ces mêmes stocks.

Bien que l’économie mondiale ait plongé dans la récession et que les comportements des consommateurs évoluent rapidement, Nestlé n’a pas peur du coronavirus. Il a estimé que les derniers développements de la pandémie ne devraient causer «aucune détérioration importante» sur ses activités durant le reste de l’année.

Le groupe prévoit d’ailleurs une croissance organique des ventes 2020 entre 2% et 3%, avec une marge opérationnelle courante récurrente et une rentabilité du capital qui devraient s’améliorer.

Nestlé Australie investit 60 millions de francs pour Purina
Nestlé Australie a annoncé investir 90 millions de dollars australiens (60 millions de francs) dans son site de Blayney consacré à la production d’aliments pour animaux de compagnie Purina. Cette annonce fait suite aux très bonnes ventes de la marque au premier semestre, devenu le moteur le plus puissant de la croissance organique de Nestlé.
Cet investissement devra servir à étendre les équipements existants ainsi qu’à en rajouter de nouveaux en vue d’un objectif simple: augmenter les capacités de production, détaille un communiqué publié jeudi.
Le géant alimentaire veut ainsi répondre à la forte demande pour cette marque et pousser les exportations à la hausse. En 2019, pour 29 millions de francs de produits pour animaux avaient quitté le site, direction les supermarchés du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de la Thaïlande.
Andrew Devlin, le directeur de l’usine, a indiqué que «les travaux prendront 18 mois, une période durant laquelle il y aura 100 emplois de construction, d’installation et de commission sur le chantier».
Le géant alimentaire a précisé que plus de 80% des matières premières utilisées à l’usine de Blayney étaient de source locale.

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