Matières premières: l’or se reprend, le cuivre étincelle, le cacao tangue

AWP

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Après un coup de blues jeudi, le métal jaune remonte à 1’842,25 dollars, toutefois en dessous de sa valeur de clôture de vendredi dernier.

Le prix de l’or, qui avait fondu à son plus bas depuis juillet lundi à 1’764,80 dollars l’once, s’est ressaisi au fil de la semaine, les investisseurs profitant de la baisse des prix du mois de novembre.

«Les prix sont dopés par la faiblesse du dollar», a souligné Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Le billet vert et le métal jaune avaient souffert en novembre de leur statut de valeur refuge, alors que les investisseurs leur préféraient des actifs à risque, rassurés par le résultat des élections américaines et par les avancées sur les vaccins contre le COVID-19.

Mais «le dollar souffre aussi des avancées des négociations sur des mesures de soutien à l’économie américaine», explique Mme Fritsch.

Des mesures plus importantes, même si elles pourraient bénéficier à l’économie américaine, rendent le dollar moins attractif, rendant l’or, autre actif sans rendement, plus intéressant.

Par ailleurs, la baisse du dollar, valeur de référence de l’or, rend l’achat du métal jaune moins onéreux pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

Vers 14H15 GMT (15H15 à Paris), l’once d’or coûtait 1’842,25 dollars, contre 1’887,79 dollars à la clôture le vendredi précédent.

Flambée du cuivre

Les cours du cuivre sur le London Metal Exchange (LME) n’en finissaient pas de monter cette semaine, portés par un ensemble de facteurs dont la bonne santé économique de la Chine, grande consommatrice de métaux de base.

Après quelques incursions au-dessus de la barre symbolique des 7’000 dollars la tonne au début du mois de novembre, le métal rouge s’y est installé et s’approche dorénavant de celle des 8’000 dollars.

La hausse du prix cette semaine «peut être attribuée à un certain nombre de facteurs», a estimé David Madden, analyste de CMC Markets, qui cite en vrac «les chiffres de l’activité manufacturière chinoise, la faiblesse du dollar et l’optimisme général sur les marchés».

L’activité manufacturière en Chine a connu en novembre sa plus forte progression depuis 10 ans, selon un indice indépendant de référence, qui confirme la nette reprise de la deuxième économie mondiale.

L’indice des directeurs d’achats (PMI) pour le secteur manufacturier, calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, s’est établi à 54,9 points le mois dernier contre 53,6 en octobre. Il s’agit de son niveau le plus élevé depuis novembre 2010.

Berceau de la pandémie, la Chine devrait finalement être la seule grande économie à afficher une croissance en 2020, estimée à 1,9% par le FMI.

Du côté de l’offre, le ralentissement de la production chez les deux principaux producteurs - le Chili et le Pérou - en raison de la crise sanitaire, ajoute à la pression haussière, a noté Daniel Briesemann, de Commerzbank.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 7’730,50 dollars vendredi à 14H15 GMT (15H15 à Paris), contre 7’499,50 dollars le vendredi précédent à la clôture, et 7’774,00 dollars à son faîte en séance vendredi.

L’aluminium a par ailleurs touché un nouveau plus haut mercredi à 2’080,00 dollars la tonne, un prix plus vu depuis octobre 2018.

Le cacao secoué

Les cours du cacao ont cédé du terrain cette semaine, sur fond de conflit ouvert entre les deux principaux pays producteurs, le Ghana et la Côte d’Ivoire, et deux géants chocolatiers américains, Hershey et Mars.

Les deux premiers ont accusé lundi les deux seconds de ne pas payer le DRD, ou différentiel de revenu décent, une prime de 400 dollars par tonne de cacao (en sus du prix du marché) censée être payée par les multinationales pour les planteurs.

Hershey et Mars ont protesté de leur bonne foi, assurant payer le DRD et soutenir les petits planteurs.

Le DRD a été imposé l’an dernier par les deux pays ouest-africains aux multinationales du négoce et de transformation du cacao et aux grands groupes chocolatiers, afin de mieux rémunérer les planteurs tropicaux.

Le cours du cacao à New York continuait d’afficher une hausse de plus de 15% sur un mois, contre près de 10% pour celui de Londres.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mars 2021 valait 1.761,00 livres sterling vers 14H15 GMT (15H15 à Paris), contre 1’869,00 livres sterling le vendredi précédent en fin de séance. A New York, la tonne pour livraison pour le même mois valait dans le même temps 2’626 dollars, contre 2’766,00 dollars sept jours plus tôt.

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