Matières premières: l’or et le sucre atteignent des records, le nickel en forme

AWP

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L’once de métal jaune grimpe à un sommet depuis mars 2022 à 2048,74 dollars jeudi, se rapprochant de son plus haut absolu qui date de 2020 à 2075,47 dollars.

L’or s’est approché de son sommet historique, galvanisé par le ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis, avant de se replier sur la fin de la semaine.

L’once d’or a atteint un sommet depuis mars 2022 à 2048,74 dollars jeudi, se rapprochant de son plus haut absolu qui date de 2020 à 2075,47 dollars.

Si le métal jaune est parfois perçu comme une valeur refuge contre l’inflation, c’est au contraire une hausse des prix moins vigoureuse que prévu aux Etats-Unis qui a favorisé l’or sur les premières séances de la semaine.

L’indice des prix à la consommation (CPI) et celui des prix à la production (PPI) ont tous deux montré une décélération de l’inflation, poussant les investisseurs à parier sur une Réserve fédérale américaine (Fed) moins stricte.

Cela pèse sur le rendement des obligations d’Etat américaines, ce qui à son tour rend l’or, valeur refuge sans rendement, plus attractif par comparaison.

Et la baisse du cours du dollar entraînée par les spéculations sur une Fed moins stricte rend aussi l’or moins coûteux pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

A l’inverse, vendredi, «l’or a piqué du nez car le dollar et le rendement des obligations d’Etat finissent la semaine sur un rebond» après des indicateurs économiques mitigés, a commenté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), l’once d’or s’échangeait contre 1.997,35 dollars, au lieu de 2.007,91 dollars le jeudi précédent, les marchés étant restés fermés vendredi pour le week-end de Pâques.

Hypoglycémie mondiale

Les cours du sucre ont été poussés à de nouveaux sommets cette semaine, atteignant des prix plus vus depuis plus d’une décennie à Londres comme à New York, en raison des craintes de pénurie qui s’intensifient.

Le sucre blanc à Londres a culminé mardi à 690,20 dollars la tonne, un plus haut depuis fin octobre 2011, et à New York, le sucre blanc a grimpé mercredi jusqu’à 24,14 cents la livre, un nouveau sommet depuis fin mars 2012.

«Les inquiétudes concernant la disponibilité de l’offre sont la principale raison pour laquelle les prix du sucre ont augmenté au cours des six derniers mois», explique l’analyste Bill Weatherburn, de Capital Economics.

De grands pays producteurs tels que l’Inde et la Chine ont revu à la baisse leurs estimations de production de sucre pour la récolte de la saison 2022-2023.

«Les prochaines récoltes de canne à sucre en Inde et en Thaïlande, les deuxième et troisième plus grands exportateurs de sucre, sont menacées par le phénomène météorologique El Niño», précisent également Carsten Fritsch et Thu Lan Nguyen, de Commerzbank.

Ce phénomène climatique provoque une surchauffe des eaux du Pacifique au large de l’Amérique du Sud.

En 2016, El Niño avait provoqué de graves sécheresses en Thaïlande et en Inde, réduisant considérablement les récoltes et provoquant également une envolée des cours du sucre.

La production de sucre plus faible que prévu en Inde «a incité le gouvernement à intervenir et à limiter les exportations pour le reste de l’année afin de garantir un approvisionnement» suffisant au sein du pays, ajoute M. Weatherburn.

S’il est «peu probable» que la situation de l’offre change beaucoup au cours des prochains mois, «ce qui maintiendra les prix à un niveau élevé», M. Weatherburn note que d’ici la fin de l’année, «les prix devraient baisser en raison de l’augmentation de la production, en particulier au Brésil et en Thaïlande».

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 23,35 cents, contre 23,18 cents huit jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en aout valait 665,20 dollars contre 661,80 dollars le jeudi précédent à la clôture.

Le nickel en forme

Les cours du nickel profitaient de l’élan général des métaux industriels en raison de la faiblesse du billet vert, les cours des métaux de base sur le London metal Exchange (LME) étant libellés en dollars.

«La faiblesse du dollar a donné l’élan nécessaire aux métaux de base» pour que les cours remontent sur le LME, explique Daria Efanova, analyste de Sucden.

Un billet vert plus faible rend en effet plus intéressantes les matières premières libellées en dollars pour les investisseurs utilisant des devises étrangères, augmentant ainsi leur pouvoir d’achat.

La reprise de l’activité chinoise profitait également au nickel et aux autres métaux industriels, le pays ayant enregistré pour la première fois depuis six mois un rebond des exportations du pays.

En parallèle, Thu Lan Nguyen de Commerzbank note que «la reprise des échanges de nickel au LME pendant les heures d’ouverture en Asie a effectivement permis d’accroître la liquidité».

Mais selon l’analyste, les volumes quotidiens échangés récemment étaient encore inférieurs d’environ 50% aux niveaux moyens observés en février de l’année dernière, indice montrant que le marché ne s’est pas encore remis des turbulences qui l’avaient secoué en mars 2022, quand le métal avait atteint son record historique.

Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 23.995 dollars vendredi, contre 22.800 dollars le jeudi précédent à la clôture.

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