Matières premières: cuivre et sucre au sommet, l'or cale

AWP

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Le cuivre a culminé à 8.995,00 dollars la tonne  du jamais vu depuis près de dix ans.

Le cuivre a battu de nouveaux records cette semaine pour culminer vendredi à 8.995,00 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), du jamais vu depuis près de dix ans, précisément le 9 septembre 2011.

Le cours du métal rouge est tiré par la demande notamment chinoise, le pays engloutissant la moitié de la production de la planète.

Le retour «de la Chine aux affaires» en fin de semaine, après les vacances du Nouvel An lunaire célébrant le passage à l’année du Buffle, n’est pas étranger au bond de près de 5% du métal rouge vendredi, a noté David Madden, analyste de CMC Markets.

Et le risque pèse sur l’approvisionnement puisque les «stocks mondiaux de cuivre sont maintenant à leur plus bas niveau depuis 2008», a rapporté Bjarne Schieldrop, de Seb.

L’an dernier, le marché du cuivre a connu une situation de déficit de 1,391 millions de tonnes, selon les derniers chiffres du Bureau mondial des statistiques sur les métaux (WBMS) publiés mercredi.

Le métal rouge, en convalescence depuis son plus bas niveau de 2020 heurté le 19 mars dernier, à 4.371,00 dollars, a donc depuis plus que doublé et largement dépassé son niveau précédant la pandémie de Covid-19.

Fortement utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est également connu pour refléter l’état de santé de l’économie mondiale, d’où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper).

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8.933,00 dollars vendredi vers 17H05 GMT (18H05 à Paris), contre 8.332,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L’or bat en retraite

Le prix de l’or a atteint vendredi son plus bas niveau depuis juillet 2020, à 1.760,67 dollars l’once, ne profitant pas particulièrement des inquiétudes des investisseurs sur un retour de l’inflation aux États-Unis.

Le métal jaune profite habituellement de son statut de valeur refuge dans ces circonstances, mais malgré un marché très frileux sur la semaine, l’or fait grise mine.

«Tant que les craintes d’un retour de l’inflation ne sont pas concrétisées, il n’y a pas de raison d’acheter des lingots», explique Han Tan, analyste chez FXTM.

L’or avait atteint en août un plus haut historique à 2.075,47 dollars, et reste à un niveau relativement élevé.

Par ailleurs, l’or fait face à un nouveau rival: le bitcoin. Les adeptes de la cryptomonnaie voient dans son réseau décentralisé une protection contre l’action des banques centrales et l’inflation.

«Il se pourrait qu’une partie des fonds dédiés à l’or se tournent vers la cryptomonnaie» qui a battu record sur record cette semaine, estime Eugen Weinberg, analyste de Commerzbank.

«A plus long terme, l’or reste tout de même la valeur refuge de référence», ajoute-t-il.

Le sucre avance

Les cours du sucre ont crû cette semaine pour atteindre vendredi des prix plus vu depuis avril 2017, tirés par des mauvaises conditions météorologiques au Brésil et une hausse des cours du pétrole brut.

«Le niveau de pluie inférieur à la normale au Brésil préoccupe» les investisseurs, ont indiqué les analystes de Rabobank, de quoi menacer l’offre du premier exportateur mondial de sucre.

La hausse des cours du Brent et du WTI cette semaine, qui ont navigué toux deux au-dessus de 60 dollars -une première en plus d’un an-, participait au soutien des cours du sucre.

Un prix du pétrole en hausse encourage en effet la transformation de la canne à sucre en éthanol, qui devient plus compétitive face à l’or noir, et réduit donc l’offre de sucre sur le marché.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mai valait 479,50 dollars vers 17H20 GMT (18H20 à Paris), contre 469,60 dollars le vendredi précédent en fin de séance et 484,80 dollars à son plus haut vendredi.

A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison aussi en mai valait dans le même temps 16,83 cents, contre 15,64 cents sept jours auparavant et 17,04 cents à son maximum vendredi.

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