Matières premières: aluminium bien orienté, or convalescent et cacao délaissé

AWP

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L’or est remonté encore un peu au fil de la semaine sans trop s’éloigner de son plus bas depuis neuf mois atteint le 12 mars, à 1’676,89 dollars l’once.

Le cours de l’aluminium s’est apprécié cette semaine, touchant même vendredi 2’275,00 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), un plus haut depuis le mois de juin 2018, principalement à la faveur d’une demande attendue en hausse.

«Plusieurs rapports ont contribué à faire grimper le prix» de l’aluminium, explique Daniel Briesemann.

L’analyste au sein de Commerzbank cite notamment celui du géant russe Rusal en marge de la publication de ses résultats annuels mercredi.

Malgré la seconde vague de l’épidémie de COVID-19 à l’automne, le groupe coté à Hong Kong a expliqué que le marché s’était repris et que la demande mondiale en aluminium était en «bonne voie vers une reprise complète en 2021, notamment grâce au secteur du transport».

«Parallèlement à ces perspectives optimistes concernant la demande, les acteurs du marché s’inquiètent toujours d’un resserrement de l’offre en Chine», a ajouté M. Briesemann, notamment en raison d’une attention accrue de Pékin sur les sujets environnementaux.

Sur le LME, la tonne d’aluminium pour livraison dans trois mois s’échangeait à 2’265,50 dollars vendredi à 16H40 GMT (17H40 à Paris), contre 2’171,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Or sous pression

L’or est remonté encore un peu au fil de la semaine sans trop s’éloigner de son plus bas depuis neuf mois atteint le 12 mars, à 1’676,89 dollars l’once.

Jeudi, le métal jaune s’est toutefois hissé à son plus haut depuis trois semaines à 1’755,50 dollars au lendemain la réunion de la Banque centrale américaine.

La Fed a assuré qu’elle maintiendrait une politique monétaire accommodante pour éviter d’étouffer dans l’oeuf la reprise post-COVID, quitte à ignorer les craintes inflationnistes du marché.

«L’or commence à défendre son statut de valeur anti-inflation par excellence, qu’il semblait avoir perdu ces derniers mois», commentent les analystes de Saxo Bank.

«Cependant, les taux continuent de monter sur le marché obligataire, ce qui n’est pas de bon augure pour le métal jaune», a prévenu Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Les obligations comme l’or sont des valeurs refuges, mais le métal ne propose aucun rendement, donc une hausse des taux rend les bons du Trésor américain plus intéressants pour les investisseurs.

L’or s’échangeait pour 1’738,61 dollars l’once vers 16H40 GMT (17H40 à Paris), contre 1’727,11 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Cacao délaissé

Les prix du cacao ont baissé cette semaine, empêtrés dans un marché excédentaire qui attend toujours une reprise marquée de la demande.

«Les contrats à terme semblent tenir compte de l’offre importante en regard d’une demande plus faible à l’heure actuelle», a estimé Jack Scoville, analyste de Price Group.

Dans son dernier rapport mensuel publié jeudi et portant sur le mois de février, l’ICCO (Organisation internationale du cacao) a observé que «l’excédent de l’offre mondiale et la faible demande de produits cacaoyers dans le contexte de la pandémie de COVID-19 ont maintenu les prix du cacao à des niveaux inférieurs à ceux observés pendant la campagne précédente».

Début mars, le Groupement des négociants ivoiriens (GNI) avait annoncé une mévente d’environ un tiers en 2021, accusant les multinationales de baisser «considérablement» les prix.

Les négociants de cacao de Côte d’Ivoire, qui produit 40% du cacao mondial, avaient également dénoncé début février le monopole des multinationales du chocolat et exigé une plus grande part des contrats de commercialisation du cacao.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait vers 16H45 GMT (17H45 à Paris) 1’733 livres sterling, contre 1’769 livres sterling le vendredi précédent en fin de séance. A New York, la tonne pour livraison au même mois valait 2’491 dollars, contre 2’574 dollars sept jours plus tôt.

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