LVMH et Tiffany ont repris les discussions pour sauver leur union

AWP

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Les deux groupes parlent d’abaisser le prix initialement convenu afin de relancer le mariage du siècle dans le monde du luxe.

LVMH et le joaillier américain Tiffany ont repris les négociations pour tenter de sauver leur rapprochement, brutalement remis en cause par le géant mondial du luxe à la fin de l’été.

Parmi les options envisagées, les deux entreprises parlent d’abaisser le prix initialement convenu, a indiqué à l’AFP une source impliquée dans les discussions.

Le groupe de Bernard Arnault avait accepté fin 2019 de mettre sur la table 135 dollars par action pour mettre la main sur la société américaine, ce qui représentait alors un mariage à 16,2 milliards de dollars.

Cet événement s’annonçait comme l’union du siècle dans le monde du luxe.

LVMH pourrait désormais ne débourser que 130 à 133 dollars par action, a précisé la source à l’AFP, confirmant ainsi des informations de la chaîne CNBC et du quotidien Financial Times.

La pandémie est passée par là égratignant les ventes du joaillier, connu pour son magasin mythique sur la 5e avenue de New York et ses boîtes bleues, et faisant tourner au vinaigre la romance entre les deux parties.

LVMH, propriétaire de Louis Vuitton, Dior et des champagnes Moët & Chandon entre autres, a estimé que les conditions avaient changé et a annoncé début septembre n’être «plus en mesure» d’acquérir «en l’état» Tiffany.

Dernier feu vert

Le groupe de Bernard Arnault a alors invoqué la mauvaise gestion de la pandémie par Tiffany et lui a reproché le versement d’un dividende élevé au moment où l’entreprise subissait des pertes.

Il a également brandi, pour justifier la rupture des fiançailles, une lettre du ministre des Affaires étrangères français lui demandant de reporter l’acquisition au regard du conflit commercial entre les Etats-Unis et l’Union européenne.

Jean-Yves Le Drian a par la suite assuré devant les députés français avoir avec ce courrier «répondu à une demande du groupe LVMH.»

Tiffany a en tout cas répliqué immédiatement sur le terrain judiciaire: estimant que le géant du luxe ne cherchait qu’à se soustraire à ses obligations et à ne pas payer le prix d’origine, le joaillier américain a déposé plainte auprès d’une Cour de Justice du Delaware.

LVMH a contre-attaqué devant la même juridiction.

Interrogés par l’AFP mardi sur les nouveaux développements, les deux groupes se sont refusés à tout commentaire.

La justice américaine a fixé au 5 janvier 2021 la date d’un procès devant opposer pendant quatre jour les deux groupes, en suggérant toutefois aux parties de renouer le dialogue. Ce qu’elles ont fait.

Pendant ce temps-là, les approbations des autorités à cette fusion ont continué à tomber.

Mardi, c’est la commission européenne qui a donné son feu vert au rapprochement.

«Tiffany et LVMH produisent et vendent des articles de luxe à l’échelle mondiale mais leurs activités se chevauchent principalement dans le secteur de la joaillerie», a souligné Bruxelles dans un communiqué.

Aussi la Commission a-t-elle conclu que la concentration envisagée «ne soulèverait pas de problème de concurrence au regard des parts de marché modérées de l’entité combinée, de la présence d’un nombre important de fournisseurs tiers, et de l’entrée récente de plusieurs nouveaux concurrents.»

Avec cette décision, les deux groupes ont obtenu l’autorisation de toutes les autorités impliquées et peuvent donc a priori procéder, sans entrave réglementaire, à leur union.

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