LVMH: le chiffre d’affaires recule de 2% au premier trimestre

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«Dans un contexte géopolitique et économique perturbé, le numéro un mondial du luxe reste à la fois vigilant et confiant en ce début d’année», précise le groupe, qui réalise un quart de ses ventes aux Etats-Unis.

Le numéro un mondial du luxe LVMH a vu ses ventes reculer de 2% au premier trimestre sur un an, «malgré un contexte géopolitique et économique perturbé» et des ventes aux Etats-Unis en «légère baisse», dans un environnement marqué par des incertitudes liées aux tarifs douaniers.

«Dans un contexte géopolitique et économique perturbé, LVMH reste à la fois vigilant et confiant en ce début d’année», précise le groupe, qui réalise un quart de ses ventes aux Etats-Unis.

Les ventes dans ce pays au premier trimestre «connaissent une légère baisse malgré une bonne performance en Mode et Maroquinerie, et en Montres et Joaillerie», indique le groupe.

Les ventes totales de mode et maroquinerie (Louis Vuitton, Dior...), pilier principal de l’activité du groupe, baissent de 4% à 10,1 milliards d’euros alors que le premier trimestre 2024 avait bénéficié «de la forte croissance des achats au Japon», selon le communiqué.

Le chiffre d’affaires des vins et spiritueux (Moët, Dom Perignon, Hennessy...) chute de 8% à 1,3 milliard d’euros, tiré vers le bas notamment par les ventes de cognac. «Le cognac est pénalisé par une demande plus faible en Chine et aux Etats-Unis», est-il précisé alors que «l’activité Champagne est en léger recul dans un contexte de normalisation continue de la demande».

En Europe au premier trimestre, les ventes totales de LVMH sont «toujours en progression, à devises et périmètre comparables», selon LVMH. Le Japon «est en recul par rapport au premier trimestre 2024 qui avait bénéficié de la forte hausse des dépenses de la clientèle chinoise sur le territoire». Le reste de l’Asie «connaît des tendances comparables à 2024».

Le chiffre d’affaires de la distribution sélective, qui comprend Sephora et DFS (le «duty free») est stable à 4,19 milliards d’euros. Sephora «poursuit sa progression, bénéficiant de la solidité de son activité en boutiques et le réseau de distribution continue son expansion, notamment en Amérique du Nord». DFS est «encore pénalisé par la conjoncture internationale».

Dans cette section LVMH a annoncé récemment une gouvernance commune pour La Samaritaine et Le Bon Marché.

Les ventes de parfums et cosmétiques sont stables à 2,17 milliards d’euros, comme l’activité Montres et Joaillerie, à 2,48 milliards.

LVMH «compte sur le talent et la motivation de ses équipes, la diversité de ses métiers et le bon équilibre géographique de ses ventes pour renforcer encore en 2025 son avance sur le marché mondial des produits de haute qualité», dit le groupe.
 

 

LVMH entend garder le cap, malgré des vents contraires

Le numéro un mondial du luxe LVMH entend garder «fermement le cap» de la durabilité, a affirmé lundi Hélène Valade, directrice développement environnement du groupe, malgré un contexte moins favorable pour le climat en Europe et aux Etats-Unis.

«Nous gardons ce cap de la +sustainability+ (durabilité, NDLR) extrêmement fermement», a-t-elle dit lors d’un point presse. C’est «une composante essentielle de la +marque employeur+, pour les jeunes, et c’est aussi important pour notre capital image», a-t-elle poursuivi.

Surtout, «il n’y pas de retour en arrière possible car on voit les effets concrets du dérèglement climatique», a-t-elle ajouté.

Interrogée sur les effets de l’administration Trump sur ces engagements environnementaux, Mme Valade a relevé «l’hétérogénéité de ce qui se passe aux Etats-Unis en fonction des Etats». Elle a également évoqué «le ralentissement règlementaire» en Europe.

Le Parlement européen a approuvé début avril l’entrée en vigueur de deux lois, qui imposent aux entreprises de nouvelles règles environnementales et de respect des droits humains.

Un vote qui, par exemple, repousse à 2028 l’obligation de publication d’informations en matière de durabilité (CSRD) pour les entreprises (contre 2026 ou 2027 précédemment).

Mais «le moteur» de la durabilité «n’est pas que règlementaire», a déclaré Mme Valade.

Le programme de LVMH, nommé Life 360, contient des objectifs à atteindre pour 2023, 2026 et 2030, en matière de «circularité créative» (favoriser le recyclage par exemple), biodiversité, climat ainsi que traçabilité et transparence.

Quelque 10 millions de produits (dont certains très anciens) ont été rapportés en 2024 pour être réparés, recyclés, etc. Ainsi, en parfums et cosmétiques, «la recharge est en train de décoller», a indiqué Mme Valade.

En matière de réparation, «on essaie d’homogénéiser ces pratiques, pour tous les produits», a-t-elle ajouté.

Les objectifs de 2026 pour la consommation énergétique (ateliers, boutiques...) du groupe ont d’ores et déjà été atteints, selon la responsable. Le troisième volet, dit Scope 3 - réduction des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de la chaîne de valeur et réduction de la consommation d’eau -, évolue dans le bon sens, «mais cela prend du temps», a-t-elle souligné.

LVMH est le propriétaire de quelque 75 marques (Louis Vuitton, Dior, Moët Hennessy, Guerlain...).

AWP

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