Les PME suisses sont sur le point d’investir considérablement dans l’intelligence artificielle (IA), selon un sondage. Un quart d’entre elles pourraient débourser jusqu’à 100’000 francs au cours des deux prochaines années pour se doter de tels outils.
Et la moitié des 1200 petites et moyennes entreprises sondées prévoit d’investir en moyenne entre 10’000 et 25’000 francs, relève la société de conseil Novatix, spécialisée dans l’IA, dans un communiqué diffusé jeudi. De cette enquête réalisée par Mediactif, il ressort que 42% d’entre eux utilisent déjà l’IA et que 95% d’entre eux comptent en augmenter leur utilisation.
«L’IA est un pilier essentiel de la transition numérique et va bien au-delà de l’IA générative, comme ChatGPT», souligne le directeur de Novatix, Guillaume Van Lierde. «Elle permet aux entreprises d’automatiser des tâches complexes, d’améliorer l’efficacité opérationnelle, de créer des expériences client personnalisées et de stimuler l’innovation», poursuit-il.
Cette technologie est principalement utilisée dans les départements vente et marketing (65%), informatique et systèmes d’information (60%) et pour le service client (45%). Elle vise très majoritairement à optimiser les processus internes (89%), mais aussi à suivre les tendances du marché (53%) et à fidéliser la clientèle (47%).
Plus des trois-quarts des répondants utilisant déjà l’IA dans leur entreprise affirment avoir vu diminuer leurs coûts et plus des deux-tiers (67%) d’entre eux ont constaté une amélioration de la satisfaction client. Parmi les obstacles rencontrés lors de la mise en place de tels outils, les entreprises citent le changement d’habitude, le manque de contrôle des données clients et la méconnaissance de certains employés en la matière.
Quant aux 58% de répondants qui n’utilisent pas encore l’IA, une majorité d’entre eux (69%) prévoit de s’y mettre «prochainement», indique le sondage. Parmi les freins à sa mise en place, les entreprises arguent de difficultés de financement. Dans les métiers manuels et de services, en particulier, les outils numériques sont souvent mal financés. Les craintes liées à la protection des données représentent elles aussi un obstacle majeur.
Près de 700 millions en Suisse romande
Trois-quarts des patrons qui utilisent déjà cette technologie prévoient de débourser entre 10’000 et 15’000 francs supplémentaires ces deux prochaines années pour augmenter son utilisation et un quart d’entre eux allouera 25’000 à 100’000 francs au cours de la même période.
Par ailleurs, 58% des sociétés qui n’utilisent pas encore l’IA envisagent un investissement moyen similaire à court terme.
«Sur la base de ces réponses et en appliquant une importante pondération de précaution, on peut estimer que les PME suisses investiront entre 3 de 3,5 milliards de francs dans l’intelligence artificielle d’ici les deux prochaines années», évalue Novatix. Rien qu’en Suisse romande, la somme pourrait atteindre 700 millions d’ici 2026.