Au terme d’un solide premier semestre 2024, le sous-traitant pharmaceutique zougois Polypeptide a revu ses prévisions à la hausse pour l’ensemble de l’année et espère même doubler ses ventes à moyen terme. Le patron de l’entreprise mise sur les médicaments amaigrissants GLP-1 pour y arriver.
Le chiffre d’affaires de Polypeptide a augmenté de 2,4% à 135 millions d’euros (128 millions de francs) sur les six premiers mois de l’année, indique mardi le fournisseur de peptides à l’industrie pharmaceutique dans un communiqué. Ce bon résultat est principalement dû aux recettes des activités commerciales, qui ont progressé de 8,6% grâce à la solide demande des clients et aux tendances favorables du marché. Toutefois, les revenus des projets liés au développement ont diminué de 5,1% par rapport à l’année précédente.
Grâce à des améliorations opérationnelles, le résultat brut d’exploitation (Ebitda) est redevenu positif à 2,9 millions, contre un déficit de 19,4 millions au premier semestre 2023.
Au final, l’entreprise zougoise reste dans le rouge au premier semestre, mais a réduit sa perte de 66,8% à 11,4 millions.
Les chiffres présentés mardi dépassent clairement les attentes moyennes des analystes consultés par AWP, qui tablaient sur des recettes de 132,2 millions d’euros, un Ebitda de 500’000 euros et une perte nette de 18,5 millions d’euros.
Objectifs rehaussés
Compte tenu de ces résultats et de la signature de contrats majeurs, Polypeptide a revu ses prévisions pour 2024 à la hausse. L’entreprise s’attend à ce que les ventes au deuxième semestre dépassent celles de la même période en 2023, sans donner toutefois de chiffres précis. A moyen terme, l’objectif du zougois est de doubler ses ventes pour 2028. En termes de rentabilité, il s’attend à ce que la marge Ebitda approche les 25% d’ici quatre ans.
«Le marché des peptides devrait croître d’environ 10% dans les années à venir», a déclaré mardi le patron de l’entreprise, Juan-José Gonzales, lors d’une conférence téléphonique sur les chiffres semestriels. Il vise une croissance légèrement plus forte des polypeptides eux-mêmes.
Les GLP-1, un marché d’avenir
Le directeur général mise en particulier sur le marché en pleine évolution des médicaments contre l’obésité GLP-1 pour augmenter sa croissance. Il fonde sa confiance sur le nombre croissant d’entreprises qui entrent sur le segment de l’obésité et tentent d’élargir la gamme de produits.
M. Gonzales estime que sa société est elle-même bien positionnée, étant donné que Polypeptide travaille déjà aujourd’hui avec les principaux fournisseurs de GLP-1. Il considère également que son propre incubateur est riche, avec actuellement 29 projets de phase III.
«Afin de répondre à cette demande croissante, Polypeptide doit continuer à investir dans ses capacités», affirme le directeur général. Entre 2021 et 2024, le sous-traitant pharmaceutique aura investi environ 280 millions d’euros (265,2 millions de francs). Pour le cycle à venir, à savoir de 2025 à 2028, des investissements s’élevant à 15 à 20% du chiffre d’affaires seront alors visés.