Les dirigeants de groupes suisses ont moins gagné l’an dernier

AWP

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Les membres des directions générales et les administrateurs ont reçu un total de 1,58 milliard de francs, 7,5% de moins qu’en 2016.

Après les fortes hausses intervenues entre 2014 et 2016, les rémunérations des organes dirigeants des 100 plus grandes sociétés cotées en Suisse ont fléchi l’an dernier. Selon les calculs de PwC, les membres des directions générales et des conseils d’administration se sont partagés une enveloppe totale de 1,58 milliard de francs, 7,5% de moins qu’un an auparavant et autant qu’en 2009.

Les quelque 1,6 milliard de francs versés à ces dirigeants doivent être mis en relation avec les près de 100 milliards de résultat d’exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) qu’ont dégagé les firmes dont ils sont à la tête, note mardi le cabinet d’audit comptable et de conseils aux entreprises PwC. Il est par conséquent légitime que les actionnaires et un large public affichent leur intérêt à une gestion efficace et de qualité en matière de rémunération.

Afin de donner une image de la part que représentent ces rémunérations par rapport à l’ensemble de la création de valeur des entreprises, PwC introduit le concept d’Ebipt, soit le résultat d’exploitation (Ebit) additionné des charges liées au personnel. Ainsi, au cours de la dernière décennie, pour une moitié des 75 sociétés passées sous revue, soit la médiane, 63,9% du montant de l’Ebipt est allé aux salariés.

La part revenant aux plus hauts dirigeants s’est inscrite à 1,3%, celle due à l’Etat (impôts) à 5,8%. Les 29% restant ont été consacrés au paiement des intérêts et autres dividendes. PwC ne fournit cependant pas de données quant à la part de valeur créée par les salariés et les organes dirigeants ainsi que les rapports en termes d’effectifs.

Changement d’équilibre

De manière générale, le recul observé l’an dernier au regard de 2016 reflète pour l’essentiel la diminution de 8,1% de la rémunération cumulée des membres des directions générales, laquelle s’est inscrite à quelque 1,36 milliard de francs, soit 85% du total. La part restante, soit 221 millions, a elle rejoint les poches des administrateurs.

Dans son étude, PwC observe des changements d’équilibre entre les entreprises intégrant l’indice Swiss Market index (SMI) des 20 valeurs vedettes, soit les plus grosses capitalisations de la Bourse suisse, celles appartenant au SMIM, indicateur boursier des 50 plus grosses sociétés cotées en Suisse, et les petites capitalisations. Alors que les rémunérations versées aux organes dirigeants des firmes du SMI ont chuté de 15,4% depuis 2009 à 809 millions de francs, celles des deux autres catégories ont bondi de 16,7 et 19,1% à 416 et 354 millions, respectivement.

L’an dernier, le montant médian versé aux membres de la direction des entreprises du SMI s’est fixé à 31,8 millions de francs, 17,8% de plus qu’en 2009. Pour les valeurs du SMIM la somme a atteint 13,2 millions (+25,6%), alors qu’elle s’est hissée 5,2 millions (+20,8%) pour les petites capitalisations. Du côté des administrateurs, ces chiffres médians se sont respectivement portés à 4,5, 2 et 1 millions, soit des hausses de 21,6%, 21,3% et 17,8%.

Se penchant sur la dynamique de l’évolution de la fortune des dirigeants d’entreprises cotées en Suisse, PwC note que ces derniers détiennent des volumes croissants d’actions de leur propre entreprise. En 2009, les dirigeants exécutifs des entreprises du SMI et du SMIM détenaient en moyenne deux fois leur salaire de base en actions propres. En 2017, la proportion est passée à cinq fois la rémunération de base.

De ce fait, l’impact annuel de la performance des actions sur la fortune des dirigeants doit être pris en compte lors du vote des rémunérations, estime PwC.

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