Les directeurs financiers ont moins confiance en l’économie suisse

AWP

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Pour la première fois depuis trois ans, la proportion de directeurs financiers optimistes quant à l’évolution de l’économie helvétique a reculé.

Les inquiétudes suscitées par le regain de protectionnisme, le litige commercial entre Chine et Etats-Unis ainsi que le franc fort ont entamé la confiance des responsables des entreprises suisses. Pour la première fois depuis trois ans, la proportion de directeurs financiers optimistes quant à l’évolution de l’économie helvétique a reculé, indique mardi le groupe Deloitte.

En tout, 77% des dirigeants interrogés par le géant du conseil s’attendent un développement positif de la croissance en Suisse. Cela constitue un recul de 8 points de pourcentage par rapport au dernier sondage, réalisé au premier semestre 2018.

L’optimisme des directeur financiers (CFO) au sujet des perspectives financières de leur entreprise s’est également replié. «L’économie suisse demeure solide, mais le gros boom est derrière nous», affirme Michael Grampp, chef économiste chez Deloitte Suisse.

Le spécialiste explique que les entreprises exportatrices nourrissent des craintes principalement sur l’évolution des marchés importants comme la Chine et les Etats-Unis.

Pour 40% des CFO sondés, le niveau d’incertitudes économique et financière est élevé en Suisse, un résultat qui peut être considéré comme optimiste, selon Deloitte. Les craintes sont surtout tournées vers l’étranger.

Le franc toujours scruté

La perception du risque hors de nos frontières a pris l’ascenseur dans la nouvelle mouture de l’étude, surtout vis-à-vis de la Chine, des Etats-Unis et de l’Italie. En raison du Brexit, la Grande-Bretagne caracole en tête des juridictions les plus risquées aux yeux des CFO suisses.

Les dirigeants soulignent également l’importance de la stabilisation du franc. Une hausse de la devise helvétique aurait un impact négatif sur la marche des affaires pour près de 60% des personnes interrogées. Le seuil de tolérance est fixé à 1,07 franc pour un euro.

Malgré une amélioration de la situation depuis février 2015, les taux de change pèsent toujours comme une épée de Damoclès sur les entreprises, selon Alessandro Miolo, associé chez Deloitte en charge de cette étude.

Le sondage met également en lumière la persistance de la pénurie de main d’oeuvre qualifiée, dans un contexte de «guerre des talents» sur le Vieux continent. Malgré tout, 39% des CFO interrogés en Suisse prévoient d’engager du personnel, une proportion similaire à la moyenne des pays européens. La plupart des responsables sont confiants sur leur capacité à recruter.