Le dollar battait en retraite, vendredi, malgré de nouveaux indicateurs illustrant la résilience de l’économie américaine, qui pourrait entraîner un report des premières baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed).

Vers 19H50 GMT, le billet vert descendait de 0,31% face à la monnaie unique européenne, à 1,0849 dollar pour un euro. Il abandonnait aussi 0,30% face à la devise britannique, à 1,2737 dollar pour une livre sterling.

Les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont augmenté de 0,7% sur un mois en avril, alors que les économistes s’attendaient à une baisse de 0,8%.

La donnée est à relativiser du fait d’une importante révision du chiffre de mars (de +2,6% à +0,8%), mais pour José Torres, analyste d’Interactive Brokers, cela reste «un signal supplémentaire de la résurgence du secteur manufacturier (américain), après la surprise des indices PMI» jeudi.

L’indice PMI de S&P Global a ainsi jailli en mai, affichant une activité à son plus haut niveau depuis 25 mois.

Ces marqueurs plus élevés que prévu ont entraîné un sursaut des taux obligataires. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 2 ans ressortait à 4,94%, contre 4,93% la veille en clôture, et 4,70% il y a une semaine.

Mais le «greenback», l’un des surnoms de la monnaie américaine, n’a pas bénéficié de cette conjoncture ferme, susceptible d’encourager la Fed à attendre encore avant de baisser son taux directeur.

Pour Matthew Weller, analyste de Forex.com, «il n’est pas surprenant de voir un repositionnement et des prises de bénéfices avant le long week-end». Lundi sera, en effet, férié aux Etats-Unis (Memorial Day).

«Je ne pense pas que les indicateurs macroéconomiques aient modifié fondamentalement le tableau», a-t-il ajouté.

Pour cet analyste, les cambistes se repositionnent également en prévision de la semaine prochaine et de la publication d’indicateurs d’inflation en zone euro et aux Etats-Unis (indice PCE).