Le dollar perd du terrain mardi après des déclarations d’un responsable de la banque centrale américaine (Fed) en faveur d’une réduction des taux lors de la réunion de décembre.
Vers 11h05, la devise américaine restitue 0,19% à l’euro, à 1,0519 dollar, et reflue de 0,15% par rapport à la livre, à 1,2675 dollar.
Christopher Waller, l’un des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, s’est dit lundi favorable à une nouvelle baisse des taux lors de la prochaine réunion, plutôt qu’au statu quo, malgré le rebond de l’inflation aux Etats-Unis.
«Je penche pour l’instant en faveur d’une baisse du taux directeur lors de notre réunion de décembre», a-t-il déclaré lors d’une conférence à l’American Institute for Economic Research, à Washington.
Dans la foulée, les investisseurs ont renforcé leurs paris sur une baisse de taux d’un quart de point de pourcentage lors de la prochaine réunion qui se tiendra les 17 et 18 décembre.
Lundi, cette probabilité «a clôturé à 76%, en hausse de 10 points de pourcentage par rapport à vendredi», notent les analystes de la Deutsche Bank.
Le principal taux directeur de la Fed se situe actuellement dans une fourchette de 4,50 à 4,75%, après avoir été abaissé à deux reprises depuis septembre, d’un demi-point puis d’un quart de point de pourcentage.
L’indice PCE aux Etats-Unis, indicateur de référence sur l’inflation que la Fed souhaite ramener à 2%, avait pourtant rebondi en octobre à 2,3% sur un an, contre 2,1% sur un an en septembre.
Mais l’institution monétaire semble désormais se soucier davantage de l’impact des taux élevés sur le marché du travail.
Des indices à ce sujet seront apportés par le rapport mensuel du ministère du Travail sur les créations de postes en novembre, publié vendredi, précédés par un autre sur les démissions et les offres d’emploi, mardi (JOLTS), et celui du cabinet ADP, mercredi.
En conséquence de ces déclarations, l’euro rattrape partiellement ses pertes de la veille due à la situation critique en France du Premier ministre Michel Barnier, qui risque de tomber cette semaine après avoir engagé sa responsabilité sur le budget de la Sécurité sociale.
Deux motions de censure contre son gouvernement, l’une déposée par l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire et l’autre par le parti d’extrême droite du Rassemblement national (RN), seront débattues mercredi après-midi.
Sauf retournement de situation, la première, soutenue par le RN, devrait être adoptée, entraînant la chute du gouvernement actuel.
Ces développements renforcent «l’incertitude politique en France» et alimentent les doutes quant-à «la capacité et la volonté du gouvernement à mettre en place les mesures de consolidation fiscale nécessaires pour réduire le déficit budgétaire d’environ 6% du PIB cette année», résume Lee Hardman, analyste chez MUFG.