Le dollar rebondissait vendredi après la publication de chiffres d’emploi qui ont satisfaits les opérateurs sur l’état de l’économie américaine, mieux positionnée que la plupart des autres pays développés.
Vers 19H45 GMT, le Dollar Index, qui compare le billet vert à un panier de six devises, s’appréciait de 0,34%. Le «greenback», surnom de la devise des Etats-Unis, gagnait aussi 0,34% face à la monnaie unique.
L’économie américaine a créé 227.000 emplois en novembre, soit mieux que les 214.000 attendus par les économistes.
Elle a ainsi rebondi après les 36.000 créations de postes d’octobre, mois marqué par des perturbations liées au passage des ouragans Milton et Hélène dans le sud-est des Etats-Unis.
Le taux de chômage est légèrement remonté à 4,2%, contre 4,1% précédemment, mais demeure à un niveau proche des plus bas de ces cinquante dernières années.
«Ce rapport nous dit clairement que nous ne sommes pas en train d’entrer en récession», a commenté Gina Bolvin, de Bolvin Wealth Management Group. «Le marché du travail reste en bonne santé et résilient.»
Nombre d’économistes ont néanmoins relevé des signes de ralentissement, notamment la baisse du taux de participation à la population active des personnes en âge de travailler.
Kathy Bostjancic, de Nationwide, a elle estimé que le rebond par rapport au mois d’octobre n’était que «modeste» et que les créations d’emplois étaient surtout concentrées dans des secteurs moins sensibles à la conjoncture.
Ce tableau justifie, selon elle, une nouvelle baisse de taux de la banque centrale américaine (Fed), à l’issue de sa prochaine réunion, les 17 et 18 décembre.
Les opérateurs accordent désormais une probabilité de 89% à ce scénario, contre seulement 71% jeudi.
Ce nouvel assouplissement monétaire serait théoriquement de nature à fragiliser le dollar, qui a pourtant regagné du terrain, vendredi.
Pour Adam Button, de ForexLive, les opérateurs s’attendent néanmoins à ce que la Fed lève le pied après cette baisse.
Compte tenu de l’état de l’économie américaine, «il semble que la Fed n’ait pas besoin d’aller beaucoup plus loin» dans son cycle d’assouplissement monétaire, selon l’analyste, et se contente de deux coups de rabot supplémentaires d’ici fin 2025.
Une trajectoire qui trancherait avec celle de la plupart des autres grandes banques centrales, dont le marché prévoit qu’elles aillent beaucoup plus loin, notamment en Europe.
«Les Etats-Unis sont la meilleure destination pour l’an prochain», fait valoir Adam Button. «Ils ont la monnaie et l’économie les plus fortes» parmi les grandes nations.