Le conflit avec Pékin a des effets durables sur l’économie US

AWP

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La présidente de la Fed de Cleveland Loretta Mester signale que des entreprises américaines ont définitivement perdu des marchés.

La guerre commerciale avec la Chine, particulièrement virulente en 2019, va probablement laisser des traces durables sur l’économie américaine, a estimé lundi la présidente de l’antenne de Cleveland de la banque centrale (Fed).

«A titre d’exemple, certains de nos contacts commerciaux signalent que les entreprises étrangères ont réorienté leurs chaînes d’approvisionnement loin des entreprises américaines, ce qui signifie que ces exportations peuvent être définitivement perdues», a déclaré Loretta Mester, à l’occasion d’une conférence de la National Association for Business Economics à Washington.

En outre, si la signature d’un accord préliminaire commercial avec Pékin, mi-janvier, et si la ratification de l’accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique (AEUMC) fin janvier sont de bonnes nouvelles sur le front commercial après une année particulièrement difficile, d’autres éléments vont affecter la première économie mondiale, en particulier la crise du 737 MAX.

Toute la flotte de l’avion vedette de Boeing est immobilisée depuis bientôt un an et sa production a été arrêtée début janvier pour une durée indéterminée.

«La décision d’arrêter la production de l’avion sera un frein à la croissance au moins au premier trimestre de cette année et peut-être plus longtemps», rappelle Mme Mester.

Par ailleurs, les perspectives de l’économie américaine sont assombries par l’épidémie du coronavirus qui sévit en Chine et qui a commencé à se propager ailleurs dans le monde.

«A ce stade, il est difficile d’évaluer l’ampleur des effets économiques (de ce virus aux Etats-Unis), mais cette nouvelle source d’incertitude est quelque chose que je surveillerai attentivement», a commenté la présidente de la Fed de Cleveland alors que des entreprises comme Apple ont déjà prévenu que leurs bénéfices allaient être affectés.

Mme Mester indique avoir intégré ce risque à la baisse de ses «prévisions» de croissance.

Pour autant, elle prévoit pour cette année «la poursuite de l’expansion (...), une performance solide du marché de l’emploi et une inflation basse et stable».

A long terme, elle table sur une croissance de 2% contre 2,3% l’an passé, tirée par «une croissance continue de la consommation et une reprise des dépenses d’investissement».

Bien que ce rythme soit bien plus élevé que celui des pays développés, «il existe également des défis à plus long terme pour l’économie américaine, notamment une faible croissance de la productivité, des limites d’accès à l’éducation et à la formation pour les emplois de l’avenir et une augmentation des inégalités de revenus», a-t-elle averti.

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