La Suisse la plus affectée par la politique fiscale de Trump

AWP

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Les rapatriements des gains des sociétés US, responsables de l’investissement étranger direct (IED), y ont été le plus bas dans le monde en dix ans en 2018.

La Suisse a été en 2018 la plus affectée par la politique fiscale de Donald Trump. Elle a dû faire face aux rapatriements des gains des sociétés américaines, responsables de l’investissement étranger direct (IED) le plus bas dans le monde en dix ans.

La Suisse fait partie des pays qui offrent des conditions «fortes» d’attraction de l’investissement, a dit devant la presse à Genève le directeur de la division des investissements à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) James Zhan. Conséquence, le flux d’IED a été négatif en Suisse à -141 milliards de dollars (-140,3 milliards de francs), selon les chiffres publiés lundi par son institution.

Mais les effets de la politique du président américain se sont surtout fait sentir durant les six premiers mois. La situation s’est ensuite améliorée. Indicateur pour anticiper les volumes en 2019, l’annonce de projets d’investissements entièrement nouveaux a augmenté de 23% en Suisse en 2018.

La politique de M. Trump a provoqué un impact sur le chiffre de l’investissement dans le monde. L’IED n’a atteint que 1200 milliards de dollars, en recul de près de 20%, selon les estimations. Les pays développés ont été les plus touchés, avec une baisse de 40% à environ 450 milliards.

Valeur des fusions et acquisitions en hausse

En Europe, celle-ci est même «sans précédent» en plus de 20 ans, à 73%. Egalement en recul, de 18%, les Etats-Unis restent le principal bénéficiaire de l’IED, devant la Chine qui est à nouveau en augmentation.

Malgré ces chiffres, la situation «n’est pas si mauvaise», nuance M. Zhan. La valeur nette des fusions et acquisitions internationales s’est étendue de près de 20% à près de 830 milliards.

M. Zhan prévoit une embellie en 2019 même si plus de 1000 milliards de dollars pourraient encore être rapatriés par les entreprises américaines. Mais le ralentissement de cette attitude en fin d’année laisse penser que les afflux vers les pays développés devraient se rétablir. Autre menace, la guerre commerciale pourrait elle freiner cette situation.

De son côté, au total, l’investissement vers les pays en développement a en revanche augmenté de 3% à près de 700 milliards. Ces Etats constituent désormais 58% de l’IED mondial.

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