La place financière suisse à un tournant, selon la présidente de la Finma

AWP

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«Nous accordons désormais davantage d’attention aux questions stratégique tournées vers l’avenir», selon Marlene Amstad.

La place financière suisse a bouclé le chantier visant à consolider la capitalisation et les liquidités de ses institutions, ainsi qu’à régler les affaires héritées du passé, selon Marlene Amstad, qui préside l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) depuis janvier. «Je crois que nous sommes à un tournant», indique-t-elle en interview à la NZZ mercredi.

«Nous accordons désormais davantage d’attention aux questions stratégique tournées vers l’avenir», selon Mme Amstad, qui affirme que la restructuration de la place financière entamée après la crise de 2008-2009 est en grande partie terminée. Il s’agit désormais de se projeter à l’horizon 2030, voire 2040.

D’ici dix à vingt ans, les acteurs financiers helvétiques seront plus numériques qu’actuellement, ils adopteront une approche plus durable et une orientation vers l’Asie, prophétise la présidente du régulateur.

La Chine va clairement gagner en importance à l’avenir, cinq des dix plus grandes banques du monde étant originaires de l’Empire du Milieu, souligne Marlene Amstad. Les marchés obligataire et des actions chinois occupent la deuxième place globale, tandis que le pays occupe la troisième dans le domaine du capital-risque. «A moyen et long terme, les institutions financières suisses ne pourront plus éviter les autorités, les établissements et les clients asiatiques.»

La présidente rejette par ailleurs la critique - très courante dans les milieux financiers - visant à reprocher la Finma de trop réguler. «Environ 80% des règlements proviennent du Parlement et du Conseil fédéral. Il faut les appliquer à la pratique courante.» Mme Amstad rappelle que de nombreuses voix s’élèvent en Suisse en faveur d’une sécurité juridique dont le régulateur serait le dépositaire.

Souvent, le gendarme financier est également mis à l’index pour son indulgence vis-à-vis des sociétés et accusé de privilégier les sanctions contre les particuliers, des cibles considérées comme plus vulnérables. Le législateur a choisi de ne pas donner le pouvoir à la Finma d’infliger des amendes aux banques et sociétés financières, de telles mesures n’ayant aucun effet préventif, note la présidente.

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