La montée des cours de brut porte le bénéfice de BP

AWP

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Brian Gilvary, le directeur financier de BP, assure que les projets en cours ont contribué davantage aux revenus du groupe que la progression du brut.

Le géant pétrolier BP a vu ses bénéfices bondir au premier trimestre, grâce à la remontée des cours du pétrole, et met en avant le lancement de nouveaux projets rentables pour assurer que cela va durer.

La major britannique a annoncé mardi dans un communiqué que son bénéfice net avait bondi de 70%, à 2,469 milliards de dollars (2,040 milliards d’euros).

Il a profité de la progression des cours du brut, encouragée par la politique de limitation de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le baril de Brent, la référence européenne, a coté en moyenne 66,82 dollars, contre 53,69 dollars l’an passé à la même époque, et le WTI, la référence américaine, a valu en moyenne 62,90 dollars, contre 51,70 dollars l’an passé, selon BP.

«Les résultats ont clairement bénéficié de la progression du cours du pétrole», a déclaré Brian Gilvary, le directeur financier. La poursuite de la montée des prix de l’or noir - le baril de Brent de la mer du Nord cote autour de 75 dollars ces derniers jours - pourrait encore renforcer cette avantage au second semestre.

Mais M. Gilvary a insisté aussi sur la hausse de la production d’hydrocarbures de BP (+9% au premier trimestre sur un an, hors Rosneft - le géant pétrolier russe dont BP possède presque 20%).

En 2017, BP a démarré sept projets importants, que ce soit en position majoritaire comme pour le champ gazier Khazzan dans une zone désertique du sultanat d’Oman, ou dans une position minoritaire comme sur le champ pétrolier Schiehallion au large de l’Ecosse avec Shell notamment ou pour le champ gazier de Zohr au large de l’Egypte en partenariat avec l’italien ENI et Rosneft.

En ce début d’année 2018, BP a ouvert le robinet d’Atoll (phase une), un site de production de gaz offshore en Egypte. Cinq autres projets doivent être lancés pendant le reste de l’année, y compris le Shah Deniz (phase deux), dont la production doit démarrer dans les semaines à venir. Ce vaste projet, au sein duquel BP est le principal actionnaire avec 28,8% des parts, vise à transporter du gaz naturel de la mer Caspienne en Azerbaïdjan vers l’Europe.

En s’appuyant sur les projets déjà démarré, BP a vu bondir de 71%, à 2,6 milliards de dollars, son bénéfice trimestriel ajusté, hors éléments exceptionnels et variation des stocks (CCS) - un indicateur scruté par le marché.

Son chiffre d’affaires a grimpé pour sa part de 22,6% à 69,1 milliards de dollars.

Catastrophique DeepWater Horizon

Après avoir resserré les boulons du fait de la chute des cours du brut en 2014 et 2015, BP est entré dans la deuxième année d’un nouveau plan de discipline budgétaire de cinq ans lancé au début 2017. Ce plan vise à permettre à BP d’être rentable avec un cours du baril de pétrole compris entre 35 et 40 dollars, a rappelé M. Gilvary lors d’une présentation aux investisseurs.

Pour ce faire, le groupe assure réduire ses coûts mais capitalise également sur l’entrée en services de nouveaux projets plus modernes et plus rentables, tout en choisissant avec minutie ses investissements. Cette année, le groupe prévoit de n’investir que de 15 à 16 milliards cette année, après 16,5 milliards de dollars l’an passé et encore 18,7 milliards en 2015.

Le groupe table de surcroît sur la réduction progressive de ses frais liés à la marée noire du Golfe du Mexique en 2010 après l’explosion de sa plate-forme pétrolière DeepWater Horizon. Il a intégré néanmoins dans ses comptes trimestriels le versement de 1,6 milliard de dollars (avant impôts), dont la dernière tranche d’une amende payée au ministère américain de la Justice.

Entre amendes, indemnisations des victimes et nettoyage des côtes, le coût total avant impôt de cette catastrophe environnementale, la pire de l’histoire des Etats-Unis, s’élève désormais à 66 milliards de dollars.

Le Suédois Carl-Henric Svanberg, qui a présidé BP pendant cette catastrophe et toute la période qui a suivi, va quitter son poste le 1er janvier pour être remplacé par le Norvégien Helge Lund.