La guerre commerciale une «menace» pour l'économie mondiale

AWP

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«Le protectionnisme semble gagner du terrain. Des différends commerciaux entre plusieurs Etats menacent l'essor mondial», a indiqué le président de la BNS, Thomas Jordan.

La guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis avec ses voisins, la Chine et l'Europe risque d'avoir des répercussions sur la croissance mondiale et les politiques monétaires, a averti mercredi la Banque nationale suisse (BNS), tout en prévenant de craintes «excessives».

«A l'heure où (...) de nombreux pays connaissent une croissance économique remarquable, le protectionnisme semble pourtant gagner du terrain. Des différends commerciaux entre plusieurs Etats menacent l'essor mondial», a indiqué le président de la BNS, Thomas Jordan, selon le texte de son discours prononcé à Berne.

Pour le patron de l'institut d'émission helvétique, «si la spirale des mesures protectionnistes et des mesures de rétorsion se poursuit, elle pourrait déboucher sur une véritable guerre commerciale dont les conséquences seraient dramatiques pour l'économie mondiale».

M. Jordan a néanmoins indiqué que «les droits de douane mis en place ces derniers mois ne vont pas plonger le monde dans la récession», évoquant des «craintes excessives».

Les Etats-Unis ont imposé des taxes sur 250 milliards de dollars (quasiment autant en francs) de biens en provenance de Chine depuis juillet dernier. Pékin a répliqué par des droits sur 110 milliards de produits américains.

Risque de flambée de l'inflation

Face à ces risques, Thomas Jordan a estimé qu'il était «incontestable qu'une guerre commerciale de grande envergure nuirait gravement à l'économie mondiale».

La réaction des banques centrales, actuellement affairées à sortir de leurs politiques monétaires expansives, serait difficile à prévoir, même s'il semble clair que les litiges commerciaux entre puissances mondiales risquent «d'avoir des effets négatifs sur la politique monétaire».

«Si les anticipations d'inflation sont solidement ancrées, l'augmentation des prix ne devrait pas entraîner de spirale prix-salaires préjudiciable, et tôt ou tard, l'inflation se résorberait», a expliqué M. Jordan.

Mais «au cas où les consommateurs et les producteurs tableraient sur un accroissement continu des prix en raison de la guerre commerciale, cela alimenterait durablement l'inflation. Il faudrait alors durcir la politique monétaire pour contrer les anticipations inflationnistes accrues».

Selon les prévisions de la BNS, le taux d'inflation en Suisse doit s'établir cette année à 0,9% et passer à 0,8% en 2019. En 2020, l'accélération des prix doit s'établir à 1,2%.

 

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