La diversification de Givaudan a payé contre le coronavirus

AWP

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Au premier semestre, les activités comme celles liées aux produits de ménage ou aux soins corporels ont dilué les pertes de la branche parfumerie fine.

Le spécialiste des arômes et parfums Givaudan a traversé les premiers mois de crise du coronavirus sans trop d’encombres. L’activité parfumerie fine continue à souffrir des fermetures de magasins ordonnées par les autorités, des difficultés surmontées au premier semestre grâce à la bonne tenue des autres affaires.

Pour le directeur général Gilles Andrier, ce système de «vases communicants» a permis au groupe verniolan de maintenir sa croissance entre janvier et juin, a-t-il indiqué mardi à AWP.

Givaudan revendique le maintien d’une forte dynamique commerciale. Lors des six premiers mois de l’année, ce sont principalement les activités liées aux produits de ménage, de santé, aux soins corporels et aux aliments conditionnés qui ont tiré le groupe genevois vers le haut.

En revanche, les affaires de parfumerie fine ont souffert des mesures de confinement qui ont entraîné la fermeture de magasins, que ce soit le commerce de détail ou les boutiques hors taxes. Pour Gilles Andrier, la baisse de cette activité - certes importante - est à relativiser. «Cela ne représente que 8-9% du chiffre d’affaires global», a-t-il rappelé.

Les recettes se sont établies à 3,22 milliards de francs au premier semestre, une progression de 4,1% sur un an, a indiqué Givaudan dans un communiqué. La croissance organique a atteint 4,0%.

La division Parfums a vu ses recettes gonfler de 7,0% à 1,46 milliard de francs, tandis que l’unité Arômes a dégagé des revenus de 1,77 milliard (+1,9%). La progression organique des ventes s’est établie respectivement à 4,5% et 3,6%.

Les premiers signes de rebond sont à signaler pour la parfumerie fine. «Nous avons perçu une reprise aux Etats-Unis en juin, avec la réouverture de certains magasins. Toutefois, ces commerces doivent d’abord écouler leurs stocks. Il faudra encore attendre avant que nos clients commandent à nouveau», signale M. Andrier. Il est difficile d’estimer quand cette activité retrouvera son rythme de croisière.

Rentabilité bien renforcée

Au niveau des arômes, le géant verniolan a perçu un glissement de la demande - provoqué par le Covid - des produits pour la restauration et les boissons alcoolisées vers les boissons à base de jus, les solutions culinaires, les barres nutritionnelles, les entremets salés ou encore les snacks.

Dans l’autre division, la parfumerie fonctionnelle a vu son chiffre d’affaires gonfler de 11,8% sur une base comparable, à comparer à un plongeon de 16,4% pour la parfumerie fine.

Givaudan a constaté un tassement de la croissance en Asie-Pacifique, principalement causé par un ralentissement en Inde, en Indonésie et en Malaisie. Toutes les régions s’inscrivent en progression, l’Amérique latine mise à part. L’importante zone Europe, Moyen-Orient, Afrique a connu une croissance de 4,0% à 1,12 milliard de francs.

Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) s’est envolé de 11,3% à 734 millions, pour une marge afférente de 22,8%. Le bénéfice net a pris 8,8% à 413 millions. Au-delà de la croissance des ventes, les analystes soulignent l’amélioration de la rentabilité de Givaudan, louant le caractère défensif du groupe en période de crise.

La performance semestrielle du groupe verniolan est peu ou prou conforme aux attentes. Le chiffre d’affaires est légèrement inférieur aux prévisions du consensus AWP. Les indicateurs de rentabilité dépassent les attentes. Le bénéfice net et la croissance organique sont dans la cible.

Givaudan a bouclé le premier semestre avec une trésorerie bien fournie, à hauteur de 178 millions de francs ou de 5,5% du chiffre d’affaires. Celle-ci ne profitera cependant pas aux actionnaires, la priorité allant toujours à la réduction de la dette.

La direction estime que les objectifs 2020 sont en bonne voie d’être atteints. A moyen terme, elle table sur une croissance organique entre 4-5% et un flux de trésorerie disponible représentant 12 à 17% des recettes.

Les investisseurs ont boudé le titre Givaudan. A la clôture de la Bourse suisse, l’action a perdu 0,90% à 3748,00 à francs, dans un SMI en repli de 0,26%.

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