La Chine désigne JPMorgan pour la compensation sur le yuan aux USA

AWP

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La banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé la désignation de JPMorgan Chase, précisant que cette décision s’inscrit dans le cadre du dialogue économique stratégique entre Pékin et Washington.

La Chine a annoncé mardi avoir désigné la banque JPMorgan Chase pour assurer une activité de chambre de compensation sur les opérations en yuans aux Etats-Unis, une première pour un établissement financier non chinois.

Ce choix de la première banque américaine en termes d’actifs intervient alors que Pékin s’efforce tous azimuts de muscler l’usage international de sa monnaie, dont la convertibilité reste cependant toujours étroitement encadrée.

La désignation de JPMorgan Chase a été annoncée par la banque centrale chinoise (PBOC) dans un bref communiqué, précisant que cette décision s’inscrit dans le cadre du dialogue économique stratégique entre Pékin et Washington, en lien avec la Réserve fédérale américaine (Fed).

Jusqu’à présent, seule l’antenne new-yorkaise de la banque chinoise Bank of China assurait des responsabilités de chambre de compensation permettant de dénouer les opérations commerciales et d’investissements libellées en yuans.

JPMorgan, active en Chine notamment dans les services bancaires aux entreprises, avait été en février 2017 la première banque américaine à décrocher le feu vert du géant asiatique pour superviser des émissions obligataires d’entreprises sur le marché intérieur chinois.

En dépit des efforts de Pékin pour en faire une nouvelle monnaie internationale de référence, l’usage du renminbi (autre nom du yuan) dans les paiements internationaux s’est nettement érodé ces dernières années.

Seuls 1,6% du total des paiements réalisés dans le monde en décembre étaient libellés en yuans, contre 2,3% deux ans auparavant, selon la société financière Swift. Sur les seules transactions transfrontalières, la part du yuan tombe sous 1%... très loin derrière le dollar (41%) et l’euro (39%).

De fait, les contrôles persistants imposés par le régime communiste pour contenir les flux de capitaux et encadrer la convertibilité du yuan restent de nature à refroidir les investisseurs étrangers.

Le yuan ne peut fluctuer face au dollar que dans une fourchette de 2% de part et d’autre d’un taux-pivot déterminé quotidiennement par la banque centrale, laquelle assure néanmoins tenir compte de l’offre et de la demande sur le marché des changes.

En dépit de cet encadrement, la monnaie chinoise a rejoint en 2016 le dollar, la livre, le yen et l’euro dans le panier de devises qui composent les «droits de tirages spéciaux» du Fonds monétaire international.

Et pour encourager l’usage du yuan, la Chine a multiplié les accords d’échanges de devises avec les grandes banques centrales, a entrouvert ses Bourses aux investisseurs étrangers et promeut activement les émissions obligataires dans sa monnaie.