La BNS table sur un léger fléchissement de l’inflation

AWP

1 minute de lecture

Dans son discours, le président de la BNS, Thomas Jordan a insisté sur les incertitudes qui entourent ces prévisions, notamment en raison du risque d’un ralentissement économique mondial plus fort que prévu.

La pression inflationniste a quelque peu décru au dernier trimestre de l’année en cours et le renchérissement devrait rentrer dans les clous à partir de l’année prochaine. La Banque nationale suisse (BNS) table sur une inflation annuelle de 1,9% en 2024, alors qu’elle s’attendait à 2,2% jusqu’ici, indique jeudi l’institut d’émission.

L’abaissement des prévisions est aussi valable pour l’année en cours et 2025, dans un scénario où le taux directeur reste à 1,75%. Pour 2023, une inflation annuelle de 2,1% est attendue, contre 2,2% escompté jusqu’ici. Pour 2025, la prévision se situe à 1,6%, contre 1,9% prévu auparavant.

La BNS explique l’abaissement de ses prévisions par un renchérissement moins élevé qu’attendu dernièrement, la baisse de la pression inflationniste venue de l’étranger et une légère atténuation des effets de second tour. En novembre, le renchérissement s’élevait à 1,4%, néanmoins «il y a lieu de s’attendre à ce que l’inflation s’accentue à nouveau quelque peu dans les prochains mois en raison de la hausse des prix de l’électricité ainsi que des loyers, et du relèvement de la taxe sur la valeur ajoutée».

Incertitudes autour des prévisions

Dans son discours, le président de la BNS, Thomas Jordan a insisté sur les incertitudes qui entourent ces prévisions, notamment en raison du risque d’un ralentissement économique mondial plus fort que prévu. «Le risque à la hausse est aussi probable que le risque à la baisse», a-t-il souligné.

Par ailleurs, il faut s’attendre à une croissance faible au cours des prochains trimestres, y compris mondialement. Pour la Suisse, la croissance du PIB est attendue à 1% en 2023 et entre 0,5% et 1% pour l’an prochain, en ligne avec le ralentissement économique mondial. Il est probable que le chômage «poursuive sa montée progressive et que l’utilisation des capacités de production continue de reculer quelque peu».

Concernant que le cours du franc, «nos interventions sur le marché des changes ne portent plus prioritairement sur la vente de devises», a indiqué M. Jordan. Associé au maintien du taux directeur, cela signifie que la BNS estime que les conditions monétaires actuelles sont «appropriées».

«La prévision d’inflation a été revue à la baisse, principalement en raison d’une inflation importée moins importante et aidée par l’appréciation du franc (+5,8% face au dollar et +4,1% face à l’euro depuis le début d’année)», a commenté Arthur Jurus, chef stratégiste chez Oddo BHF. «L’inflation rebondira à près de 2% dès février 2024 en raison des hausses des loyers qui vont concerner la moitié des baux locatifs, de la hausse des prix de l’électricité, et de la hausse de la taxe sur la valeur ajoutée. Cet événement limitera la possibilité d’une baisse du taux de la BNS dès le mois de mars prochain», a-t-il ajouté.

A lire aussi...