La BCE rappelle à l'ordre les pays les plus endettés

AWP

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Un rappel à l’ordre général mais qui résonne particulièrement au moment où l’Italie va se doter d’un gouvernement alliant antisystème et extrême droite.

La Banque centrale européenne a insisté en avril sur le besoin de rappeler aux Etats les plus endettés de la zone euro leur devoir de respect des règles budgétaires, selon le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire publié jeudi.

Les membres du conseil des gouverneurs de l’institution francfortoise sont tombés d’accord sur le besoin de «renforcer les appels à respecter les règles budgétaires existantes et à reconstituer les coussins budgétaires, en particulier en ce qui concerne les États membres ayant une dette publique élevée», indique le document.

Un rappel à l’ordre général mais qui résonne particulièrement au moment où l’Italie va se doter d’un gouvernement alliant antisystème et extrême droite, qui affiche sa volonté de tourner résolument le dos à l’austérité en promettant de combler les déficits par des politiques de croissance.

Or, de telles politiques auraient de quoi faire déraper à court terme la dette publique du pays qui culmine déjà à environ 2.300 milliards d’euros.

En référence cette fois à l’Italie, la Banque centrale européenne s’est dit préoccupée jeudi par les développements politiques dans la Péninsule, en marge cette fois de la présentation de son rapport bisannuel sur la stabilité financière en zone euro.

Le risque n’est «pas encore complètement écarté» de voir la rapide remontée du taux d’emprunt de la dette italienne se propager sur d’autres pays de la zone euro, a déclaré jeudi le vice-président de la BCE, Vitor Constancio, selon l’agence DPA.

Plus généralement, le rapport sur la stabilité financière souligne qu’»un assouplissement de la politique budgétaire dans les pays à forte dette pourrait avoir un impact sur les perspectives budgétaires et, par extension, sur le sentiment du marché».

Lors de sa réunion d’avril, conclue par un statu quo en matière de politique monétaire, la BCE a jugé que les «risques» pesant eux sur la croissance en zone euro continuent eux d’être «globalement équilibrés», malgré un ralentissement de la dynamique observé sur les premiers mois de l’année. Les risques liés aux «facteurs mondiaux, y compris la menace d’un protectionnisme accru», sont «devenus plus importants», a souligné en revanche l’institution.