L’emploi résiste et surprend encore en décembre aux Etats-Unis

AWP

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Le taux de chômage a même reculé, retombant en décembre à 3,5%, son niveau de février 2019, juste avant la pandémie, qu’il avait déjà retrouvé à plusieurs reprises cette année.

Le dernier mois de 2022 a été, pour l’emploi aux Etats-Unis, au diapason de l’ensemble de l’année, obstinément solide malgré le ralentissement économique volontaire, provoqué par la banque centrale américaine en vue de faire ralentir l’inflation.

Le taux de chômage a même reculé, retombant en décembre à 3,5%, son niveau de février 2019, juste avant la pandémie, qu’il avait déjà retrouvé à plusieurs reprises cette année, a annoncé vendredi le département du Travail.

Il était en novembre de 3,6%, selon des données révisées en baisse et également publiées vendredi, et les analystes le voyaient rester stable.

Par ailleurs, les entreprises et administrations ont créé 223.000 emplois. C’est moins que les 256.000 de novembre, selon des données révisées en baisse. Mais c’est bien mieux qu’attendu, puisque les analystes tablaient sur 210.000, selon le consensus de briefing.com.

«Des créations d’emplois notables ont eu lieu dans les loisirs et l’hôtellerie, les services de santé, la construction, et les services sociaux», a précisé le département du Travail dans son communiqué.

La situation de l’emploi est l’un des principaux éléments que prend en compte la banque centrale américaine (Fed) pour évaluer la santé de l’économie du pays.

Or, depuis deux ans, il n’y a pas assez de travailleurs aux Etats-Unis.

Le président de la Fed, Jerome Powell, avait même évoqué en décembre une pénurie «structurelle», et «4 millions de personnes qui manquent», à cause des nombreux départs à la retraite depuis le début de la pandémie, du million et demi de morts du Covid-19, et d’une immigration insuffisante, liée à la politique de l’ancien président Donald Trump, puis à la fermeture des frontières américaines pendant un an et demi à cause du Covid.

Ce qui contraint les employeurs à augmenter les salaires. Une hausse répercutée ensuite sur les prix de vente, qui a contribué à faire flamber l’inflation.

Et face à l’inflation, c’est la Fed qui est à la manoeuvre. Elle relève ses taux d’intérêt directeurs depuis le mois de mars, ce qui a pour effet d’accroître le coût du crédit pour les ménages comme pour les entreprises.

Celte hausse doit faire ralentir la consommation, pour desserrer la pression sur les prix. Au risque de peser fort sur l’emploi, voire même de provoquer une récession.

Difficultés dans la tech

Mais jusqu’à présent, le marché du travail s’est montré très résistant.

Certains secteurs, cependant, montrent des difficultés.

Notamment la tech, qui, portée par l’enthousiasme pour les activités en ligne pendant la pandémie, avait recruté à tour de bras, voit désormais le vent tourner, et où les annonces de gel des embauches, et même de licenciements, se multiplient.

Dernier en date, le géant du commerce en ligne Amazon, qui a annoncé mercredi qu’il allait supprimer «un peu plus de 18.000» emplois, y compris en Europe.

Plus tôt le même jour, c’était le groupe informatique américain Salesforce, spécialisé dans les solutions de gestion et dans le cloud (informatique à distance), qui annonçait se séparer d’environ 10% de ses salariés, soit un peu moins de 8.000 postes.

Meta, la maison mère de Facebook, a annoncé en novembre la suppression de 11.000 emplois, soit environ 13% de ses effectifs, tandis que, fin août, Snapchat a supprimé environ 20% de ses effectifs, soit plus de 1.200 employés. Et Twitter, racheté en octobre par Elon Musk, a pour sa part congédié environ la moitié de ses 7.500 salariés.

«Le secteur de la technologie représente une très petite partie de l’ensemble du marché du travail, moins de 10%», avait cependant nuancé jeudi lors d’une conférence téléphonique Nela Richardson, cheffe économiste de la firme de services aux entreprises ADP, qui publie une enquête mensuelle sur les créations d’emplois dans le secteur privé.

«Il reste à voir si le ralentissement de l’embauche dans la technologie affecte ou non le marché du travail dans son ensemble. Mais pour le moment, c’est une si petite proportion que cela ne montre pas grand-chose», avait-elle indiqué.

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