La hausse des prix à la consommation au Japon a nettement ralenti en septembre (+2,4% sur un an hors produits frais), selon des chiffres officiels publiés vendredi, signal encourageant alors que les tensions inflationnistes pèsent sur les dépenses des ménages.
Ce premier recul de l’inflation en cinq mois est légèrement moins prononcé que ce qu’attendait le consensus d’économistes sondés par l’agence Bloomberg (+2,3%), après +2,8% en août.
En incluant les prix des produits frais, l’inflation s’établit le mois dernier à 2,5% sur un an, contre 3% en août. Les prix alimentaires se sont accrus de 3,4% sur un an, notamment tirés par une poursuite de l’envolée des prix des céréales et du riz (+45%).
L’archipel nippon, après avoir subi pendant des décennies une inflation quasi inexistante et même la déflation, a connu un virage ces deux dernières années, avec une hausse des prix à la consommation systématiquement supérieure ou égale à 2% depuis avril 2022.
Une dynamique à laquelle contribue l’affaiblissement du yen - qui renchérit les produits importés - et qui pèse lourdement sur la consommation des ménages, minant l’activité économique - ce qui en fait une priorité politique dans la campagne électorale en cours, avant des élections législatives fin octobre.
En réduisant de moitié la hausse des prix énergétiques, «la reprise des subventions à l’électricité a entraîné un plongeon de l’inflation globale en septembre», a observé Marcel Thieliant, analyste de Capital Economics.
«Ces subventions devraient cependant disparaître d’ici décembre, ce qui devrait provoquer un sursaut de l’inflation», a-t-il également prévenu.
Dans le même temps, l’inflation dans le secteur des services a fortement reculé en septembre (+1,3%).
La Banque du Japon (BoJ), qui vise une inflation stable autour de 2%, a amorcé depuis mars la normalisation de sa politique monétaire en mettant fin à ses taux négatifs, puis en procédant à une nouvelle hausse fin juillet - ce qui avait fait lourdement trébucher les marchés.
«L’inflation hors aliments frais et énergie devrait se maintenir autour de 2% jusqu’au début 2025 avant de passer progressivement sous cette barre», estime M. Thieliant, tablant sur un nouveau relèvement des taux de la BoJ d’ici la fin de l’année.
Dans l’immédiat, les experts s’attendent cependant à ce qu’elle laisse ses taux inchangés lors de sa prochaine réunion en octobre.