Jamie Dimon prévoit une accélération de la hausse des taux

AWP

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Dans sa lettre annuelle aux actionnaires, le CEO de JPMorgan s’est également félicité des décisions de Donald Trump d’abaisser les impôts et de réduire la régulation.

Jamie Dimon, CEO de la banque américaine JPMorgan, a prévenu jeudi que la Réserve fédérale américaine (Fed) et les autres banques centrales dans le monde pourraient se voir contraintes de relever leurs taux plus rapidement qu’elles ne le prévoient actuellement.

Les banques centrales «pourraient devoir agir de manière plus drastique que ce qu’elles prévoient actuellement, réagissant aux marchés plutôt que de le guider», a estimé M. Dimon dans sa lettre annuelle aux actionnaires publiée jeudi.

«Je pense que beaucoup de gens minimisent la possibilité d’une inflation et de salaires plus élevés, ce qui implique qu’ils sous-estiment la possibilité que la Réserve fédérale relève ses taux plus vite que nous le pensons tous», a-t-il ajouté.

Les marchés financiers s’interrogent actuellement sur la possibilité de voir la Fed relever ses taux à quatre reprises cette année, plutôt que trois comme ils l’anticipaient jusqu’à récemment.

M. Dimon s’est également félicité des décisions du président Donald Trump d’abaisser les impôts et de réduire la régulation. Il a jugé que certaines de ses critiques en matière commerciale étaient «légitimes», mais a mis en garde contre des «erreurs de calcul» par les responsables américains en matière commerciale qui «provoqueraient davantage de risques et d’incertitudes avant d’être corrigées».

Il a pressé l’administration américaine de définir «très précisément» ce qu’elle veut vis-à-vis de la Chine, de fixer un calendrier clair avec des pénalités si les échéances ne sont pas respectées, «d’écouter attentivement» les critiques chinoises et de travailler avec ses alliés, notamment japonais et européens.

Concernant le Brexit, Jamie Dimon a indiqué que les décisions que prendrait JP Morgan, qui a d’importantes activités à Londres, dépendraient de l’accord qui serait conclu entre le Royaume Uni et l’Union européenne (UE), mais que de 300 à 400 positions seraient prochainement redistribuées en Europe.

Après avoir mis en garde en 2017 dans cette même lettre contre un danger d’éclatement de l’UE, le patron américain se montre cette année plus optimiste.

«L’année dernière, nous nous demandions si le Brexit allait provoquer un éclatement de l’Europe ou au contraire la renforcer mais il apparait, surtout avec les nouveaux gouvernements en France et en Allemagne, que les pays membres pourraient se rapprocher», écrit Jamie Dimon.

Agé de 62 ans et victime d’un cancer de la gorge en 2014, M. Dimon a indiqué qu’il entendait rester à la tête de la banque pour «environ encore cinq ans», mais que JPMorgan avait déjà «plusieurs successeurs potentiels très compétents».
 

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