Haruhiko Kuroda reconduit à la tête de la BoJ

AWP

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Le gouverneur de la Banque du Japon espère mettre à profit son deuxième mandat de cinq ans pour vaincre la déflation.

Le Parlement japonais a approuvé vendredi le renouvellement du gouverneur Haruhiko Kuroda à la tête de la Banque du Japon (BoJ), un deuxième mandat de cinq ans qu’il espère mettre à profit pour vaincre durablement la déflation.

Le Premier ministre Shinzo Abe avait proposé mi-février de reconduire le responsable de 73 ans, l’un des principaux artisans du redressement de la troisième économie mondiale via une ambitieuse politique monétaire instaurée au printemps 2013 dans le cadre de la stratégie «abenomics».

La validation de sa nomination n’était qu’une formalité, étant donné que la Chambre des députés et le Sénat sont dominés par la coalition conservatrice au pouvoir.

Si M. Kuroda achève son second mandat, censé se terminer en 2023, il deviendra le gouverneur ayant siégé le plus longtemps à ce poste, après Hisato Ichimada (1946-1954).

L’ancien directeur de la Banque asiatique de développement a promis de poursuivre les mesures d’assouplissement jusqu’à ce qu’il parvienne à son objectif d’inflation de 2%, maintes fois repoussé. Il vise désormais 2019/20, alors qu’il s’était initialement fixé 2015 comme horizon.

La tâche cependant ne sera pas facile, de l’avis des économistes. L’archipel traverse certes une phase de croissance à la longueur inédite depuis l’éclatement de la bulle financière et immobilière à la fin des années 1980 (huit trimestres consécutives), mais l’inflation reste très faible (moins de 1%), mise à mal par une consommation poussive.

Et les augmentations salariales annoncées cette semaine par les grandes entreprises ne suffiront probablement pas à faire décoller les dépenses des ménages, même si elles sont supérieures à celles de 2017.

M. Kuroda ne pourra en outre pas compter dans l’immédiat sur une aide du gouvernement, occupé à gérer les conséquences d’une affaire de favoritisme qui menace de faire tomber Shinzo Abe et son ministre des Finances Taro Aso.

Les candidatures aux postes de gouverneur adjoint de Masayoshi Amamiya, un haut fonctionnaire de la BoJ, et de Masazumi Wakatabe, un universitaire, tous deux partisans d’un assouplissement monétaire, ont également été entérinées vendredi par le Parlement.