Guerre commerciale: Juncker se rendra à Washington

AWP

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Les relations commerciales entre les Etats-Unis et l'UE étant plus que jamais tendues, Jean-Claude Juncker se rendra à Wahington le 25 juillet prochain.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, rencontrera le président américain, Donald Trump, le 25 juillet à Washington avec l'objectif de désamorcer le conflit commercial entre l'UE et les Etats-Unis, qui menace de s'aggraver.

Les deux hommes «vont travailler à améliorer le commerce transatlantique et à bâtir un partenariat économique plus fort», a précisé la Commission dans un communiqué mardi après-midi.

Les relations commerciales entre les deux régions sont plus tendues que jamais, Washington menaçant d'imposer des droits de douane punitifs aux voitures européennes, après avoir déjà mis en place des taxes sur l'acier et l'aluminium en provenance de l'UE.

Donald Trump, également engagé dans une guerre commerciale avec la Chine, a encore qualifié ce week-end l'UE d'«ennemi» des Etats-Unis sur le plan commercial.

Des tensions existent aussi sur l'Iran, les Etats-Unis ayant l'intention de sanctionner les entreprises européennes présentes dans le pays, après leur retrait de l'accord nucléaire signé en 2015 avec Téhéran.

Washington a d'ailleurs rejeté mardi les demandes d'exemptions formulées par Paris, Berlin et Londres dans une lettre commune.

L'exécutif européen s'est refusé mardi à dévoiler les intentions de M. Juncker avant sa rencontre avec M. Trump, qui aura lieu à la Maison Blanche.

«Nous sommes en train de préparer notre stratégie et il ne serait pas sage de ma part d'en discuter ici», a expliqué Margaritis Schinas, un porte-parole de l'institution.

Selon des sources européennes, une réunion entre Etats membres devrait permettre de peaufiner une position européenne mercredi après-midi.

«Nous devrions dédramatiser ces relations (...) Je ne suis pas sûr que nous allons parvenir à un accord mais nous allons essayer», avait expliqué M. Juncker fin juin en annonçant sa visite, dont la date n'avait pas été définie.

Le Luxembourgeois a raconté avoir été qualifié de «tueur violent» par le président américain lors d'un G7 en juin au Canada, où les Etats-Unis avaient semé la pagaille en rejetant une déclaration conjointe négociée dans la difficulté.

«Je pense qu'il a voulu dire cela comme un compliment, même si je ne peux pas en être tout à fait sûr», avait-il ajouté.

Secteur clé

Bruxelles et Washington sont engagés dans un conflit commercial depuis le 1er juin, quand Washington, invoquant la «sécurité nationale», a imposé des droits de douane sur l'acier et l'aluminium européens.

Les Européens avaient immédiatement répliqué par des taxes sur une série de produits américains emblématiques, comme le beurre de cacahuète ou les Harley-Davidson.

Donald Trump a depuis menacé de mettre en place des droits de douane supplémentaires de 20% sur les voitures importées aux Etats-Unis en provenance de l'UE, une mesure qui aurait des conséquences bien plus lourdes que les taxes sur l'acier et l'aluminium.

«S'ils ne négocient pas de bonne foi, nous ferons quelque chose en rapport avec les millions de voitures qui entrent dans notre pays et qui sont taxées à un niveau pratiquement nul, un niveau très bas», a encore menacé l'Américain la semaine passée, lors d'un sommet de l'Otan à Bruxelles, à propos de la visite de M. Juncker.

Début juillet, la chancelière allemande, Angela Merkel, s'était dite «prête» à négocier une baisse généralisée des taxes sur l'automobile afin d'éviter des taxes américaines sur ce secteur clé, qui emploie 800.000 personnes dans son pays.

Selon une source européenne, la possibilité d'un tel accord fait partie des pistes explorées par la Commission.

L'UE impose actuellement 10% de droits de douane aux véhicules importés des Etats-Unis - y compris ceux fabriqués par des constructeurs européens - tandis que les Etats-Unis taxent à 2,5% les importations de voitures et à 25% celles des camionnettes et pick-up.

Outre le commerce, M. Juncker et M. Trump discuteront également d'autres sujets comme «la politique étrangère et de sécurité, la lutte contre le terrorisme, la sécurité énergétique et la croissance économique», a ajouté la Commission.

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