Après la loi urgente pour aider les ONG établies à Genève, le Conseil d’Etat veut créer une Fondation pour l’adaptation de la Genève internationale (FAGI). Objectif: aider les organisations internationales et les ONG établies dans le canton à traverser la crise actuelle.
Cette fondation n’a pas pour vocation de remplacer les financements manquants, notamment des Etats-Unis, mais d’aider les organisations à faire face à cette crise en s’adaptant à long terme, a indiqué mercredi devant les médias la présidente du Conseil d’Etat Nathalie Fontanet. Cofondée par l’Etat de Genève et la Fondation Wilsdorf, elle sera dotée d’un financement initial de 50 millions de francs.
D’une durée de vie de cinq ans, la FAGI soutiendra des projets dans trois domaines: la réorganisation, par exemple la mise en commun de ressources dans les fonctions de support, les nouveaux modèles de coopération, notamment pour une meilleure coordination des acteurs, et l’universalité, comme le renforcement de l’aide aux délégués de passage venant des pays du sud.
En créant cette fondation de droit privé, le canton n’entend pas se substituer à la Confédération, dont le «message de l’Etat hôte», qui définit la politique concernant la Genève internationale, est attendu, a précisé Mme Fontanet. Berne devrait avoir un représentant au conseil de fondation qui en comptera cinq et qui sera présidé par l’ex-conseillère d’Etat genevoise Martine Brunschwig-Graf.
Soutenir l’emploi
Le projet de loi ad hoc a été transmis au Grand Conseil. L’exécutif espère qu’il sera adopté en juin, puis il déposera une demande de crédit supplémentaire de 25 millions pour la part cantonale au financement. Il reviendra à la FAGI, qui devrait être opérationnelle en août, de chercher d’autres fonds. La dotation initiale devrait encourager d’autres donateurs, estime Nathalie Fontanet.
Soutenir la Genève internationale, c’est aussi soutenir l’économie locale, a relevé la magistrate, par ailleurs ministre des Finances. Le secteur représente plus de 36’500 emplois à Genève et dépense plus de 4 milliards de francs par an en Suisse. Le canton compte 476 ONG et 40 organisations internationales sur son sol.
Attaquée par un référendum qui n’a pas abouti, la loi relative aux aides financières extraordinaires destinées aux ONG touchées par le gel de l’aide internationale est entrée en vigueur le 25 avril. Dotée de 10 millions de francs, elle doit permettre à des personnes qui ne peuvent pas bénéficier du chômage partiel de percevoir un salaire le temps que les ONG trouvent des solutions durables.