Genève porte son aide à l’économie à plus d’un demi-milliard

AWP

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Le Conseil d’Etat a décidé mercredi de nouvelles mesures de soutien aux entreprises pour un total de 44,35 millions.

Depuis mars, Genève a injecté plus de 493 millions de francs pour soutenir son tissu économique en raison de la crise due à la pandémie de COVID-19. Le Conseil d’Etat a décidé mercredi de nouvelles mesures d’aide aux entreprises pour un total de 44,35 millions.

Ces nouvelles pistes de soutien, dont certaines sont en train d’être élaborées, portent sur l’exonération des loyers commerciaux pour les mois de novembre et décembre, selon un accord signé mardi entre le canton, les milieux immobiliers et l’Asloca, a indiqué devant les médias la grande argentière Nathalie Fontanet. Déjà appliquée au printemps, la mesure est estimée à 15 millions de francs.

S’y ajoutent le paiement des charges sociales patronales de novembre (10,5 millions), du jour de carence pour les RHT (7,5 millions), des frais d’accès des commerces au site de vente en ligne Genève Avenue (100’000 francs) et des stocks de nourriture des restaurateurs pour la banque alimentaire Partage (1,25 million). De plus, le canton a identifié un sixième cas de rigueur, à savoir les entreprises de la zone aéroportuaire (10 millions).

Augmenter l’enveloppe

Ce secteur vient s’ajouter à ceux de l’événementiel, des forains et magasins de souvenirs, des agences de voyages, de l’hôtellerie et du transport professionnel de personnes, dont les besoins sont évalués à 90 millions pour une année. Très touchés par la crise, ces secteurs doivent recevoir une aide financière extraordinaire à fonds perdus, sur le principe un franc fédéral pour un franc cantonal.

La Confédération a prévu 200 millions au total à cette fin. Or les 13,6 millions qui doivent revenir à Genève sont insuffisants. Dans le cadre de la procédure de consultation, Genève, à l’instar d’autres cantons, demande donc au Département fédéral des finances d’augmenter l’enveloppe à 1,2 milliard de francs et de simplifier l’ordonnance pour que l’aide soit versée plus rapidement.

«Genève fait partie des très gros contributeurs à la péréquation financière. Si l’économie genevoise s’écroule et la Confédération ne fait pas sa part, la Confédération et les autres cantons se retrouveront pénalisés à terme», a commenté la conseillère d’Etat.

Depuis le mois de mars, Genève a déjà mis à disposition plus de 493 millions de francs sous forme d’aides financières à fonds perdus ou de prêts gratuits: 225 millions pour l’économie, 162 millions pour la santé, 66 millions pour la fiscalité, 21,4 millions pour l’action sociale, 16 millions pour la culture et 3 millions pour la formation. Le Grand Conseil doit encore se prononcer sur des crédits supplémentaires d’un total de 75,2 millions.

Le Conseil d’Etat tient à faire passer un message à l’économie: «Nous ne vous abandonnons pas», a souligné sa présidente Anne Emery-Torracinta. La situation épidémiologique ne permet toutefois pas d’assouplir les mesures. Mardi, le canton a enregistré 30’252 cas positifs et comptait 638 hospitalisations dues au COVID-19. Depuis le début de la fermeture des commerces, 56 personnes sont décédées.

«Nous allons continuer à suivre l’évolution et nous prononcer chaque semaine sur les possibilités d’assouplissement et la situation des petits commerçants», a relevé Nathalie Fontanet, se disant consciente de l’importance des mois de novembre et de décembre pour leur chiffre d’affaires. «Cette période doit être la plus courte possible», a précisé la conseillère d’Etat.

L’ensemble des aides cantonales se monte à 612 millions de francs. «Le canton va recourir à l’emprunt pour les financer. Malgré une dette importante, les finances sont saines», a indiqué Mme Fontanet. Et de souligner que «demain, ces entreprises et commerces seront nécessaires pour redresser le canton.» Afin de soutenir l’économie, l’exécutif maintient les investissements nets à 8,1 milliards jusqu’en 2030.

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