Gardant un oeil sur l’Ukraine et la Chine, les céréales toujours en repli

AWP

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En cours de séance jeudi, le blé meunier échangé sur Euronext évoluait autour de 232 euros la tonne sur l’échéance de décembre.

Les prix mondiaux des céréales restent orientés à la baisse cette semaine, les courtiers surveillant les risques pesant sur les exportations ukrainiennes, la demande chinoise ou la météo en Amérique du Sud, sans s’affoler.

«Le marché du blé reste assez focalisé sur ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie», observe Jack Scoville de Price Futures Group.

Selon lui et deux autres courtiers interrogés par l’AFP, les cours ont un peu rebondi en fin de semaine dernière après la publication d’informations sur le largage de mines par un avion russe sur la trajectoire de navires transportant des céréales ukrainiennes en mer Noire.

Le commandement opérationnel de l’armée ukrainienne pour le sud du pays a évoqué ces attaques dans une publication sur sa page Facebook le 25 octobre, affirmant que la Russie avait «largué quatre munitions non identifiées (probablement des mines navales) dans la mer Noire en direction des couloirs de navigation de la marine civile».

Des informations faisant état d’une fermeture temporaire du corridor avaient en revanche été démenties le lendemain par le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov.

Evoquant le corridor jeudi sur la messagerie Telegram, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé: «La dynamique est positive. Nous sommes en train de finaliser des formats d’assurances pour les navires, ce qui nous donnera confiance ainsi qu’aux transporteurs.»

«Au vu des perspectives de production en Ukraine cette année, le pays aura besoin d’exporter un minimum» via la mer Noire, remarque Damien Vercambre de la maison de courtage Inter-Courtage. Les capacités de fret via la route, le train ou les voies fluviales ne sont pas extensibles.

Courtiers en congés

Les cours du blé et du maïs sont aussi soutenus par intermittence par la forte demande chinoise et par un temps sec dans certaines zones en Amérique du Sud et en Australie qui pourrait y affecter les récoltes, selon Jack Scoville.

Les prix sont toutefois repartis à la baisse en début de semaine.

En cours de séance jeudi, le blé meunier échangé sur Euronext évoluait ainsi autour de 232 euros la tonne sur l’échéance de décembre.

«Sur le marché à terme, on est bloqué entre 230 et 240 euros la tonne» depuis plusieurs semaines, remarque Damien Vercambre. «On a testé les 230 récemment et à ce prix-là on pourrait voir des acheteurs revenir», dit-il.

Mais à défaut d’un événement de nature à vraiment perturber les marchés, après des récoltes qui se révèlent de bonne tenue en Europe comme aux Etats-Unis, et au moment où les agriculteurs sont en train de préparer les prochaines campagnes, le marché «est assez attentiste», estime-t-il.

La tonne de maïs sur l’échéance de mars, la plus échangée actuellement, oscillait pour sa part autour de 205 euros sur Euronext.

A Chicago, le boisseau de blé pour livraison en décembre a terminé mercredi à 5,6175 dollars et celui de maïs à 4,7500 dollars.

Le marché est d’autant plus sur la réserve côté européen que de nombreux opérateurs sont absents avec les congés de la Toussaint et que les producteurs de blé, au vu des prix actuels, ne sont pas pressés de vendre, avance Edward de Saint-Denis, courtier chez Plantureux & Associés.

La guerre entre Israël et le Hamas, qui pourrait faire craindre un embrasement des hostilités avec l’Iran ou la Syrie, n’a pour l’instant pas beaucoup influencé les cours des produits agricoles, estime aussi le spécialiste.

«Les opérateurs sont tellement échaudés par les nouvelles quotidiennes, qu’ils ne réagissent pas vraiment tant qu’un problème concret n’apparaît pas» pour le marché des céréales, observe-t-il.

Du côté des oléagineux, une demande solide, notamment en provenance de Chine, au moment où les récoltes arrivent à leur fin, permet de soutenir les cours du soja américain, selon Jack Scoville.

Le boisseau de soja pour livraison en janvier, le contrat le plus échangé, a terminé mercredi à 13,1500 dollars.

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