Facebook-Twitter: règles moins favorables aux fake news

AWP

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Toutes les publicités liées à des élections et à des sujets d’intérêt général doivent être clairement identifiées. Les mesures sont appliquées dès aujourd’hui aux Etats-Unis.

Facebook et Twitter ont annoncé jeudi des règles plus strictes pour les publicités politiques, après les vives critiques sur leur «laxisme» face à la prolifération de fausses informations pendant la campagne électorale américaine de 2016.

«A partir d’aujourd’hui (jeudi), toutes les publicités liées à des élections et à des sujets (d’intérêt général) sur Facebook et Instagram aux Etats-Unis doivent être clairement identifiées, y compris par une mention «Payé par» de la part de l’annonceur au-dessus de la publicité», a dit le directeur du management produits de Facebook, Rob Leathern.

Ces nouvelles règles devraient s’appliquer au reste du monde dans les prochains mois. Elles concerneront non seulement les publicités des candidats mais aussi divers sujets politiques et sociaux, ce que certains analystes ont jugé difficile à appliquer.

Facebook a précisé qu’il vérifierait l’identité des personnes finançant les publicités afin de contrôler les faux comptes et les ingérences étrangères dans les campagnes électorales.

Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, a dit que le but de ces nouvelles règles était de «s’assurer que nous aidons à empêcher l’ingérence et la désinformation pendant les élections».

«Ces changements ne vont pas tout corriger mais ils compliqueront les choses pour quiconque voudrait faire ce que les Russes ont fait pendant l’élection de 2016 et voudrait utiliser de faux comptes, de fausses pages pour diffuser des publicités», a écrit M. Zuckerberg sur sa page Facebook.

Améliorer la transparence

De son côté, Twitter a annoncé l’entrée en vigueur dans les prochains mois de nouvelles règles aux termes desquelles les annonceurs politiques devront fournir des documents authentifiés pour prouver qu’ils se trouvent bien aux Etats-Unis. Les candidats devront, eux, être clairement identifiés en tant que tels sur leur compte.

«Nous n’allons pas permettre que des ressortissants étrangers ciblent des gens identifiés comme étant aux Etats-Unis par des publicités politiques», a dit Twitter dans un communiqué.

Les comptes Twitter servant à faire campagne seront aussi soumis à des règles plus strictes.

«La photo de profil du compte, sa bannière et son site doivent être cohérents avec sa présence sur internet et la bio Twitter doit mentionner un site internet qui fournisse des informations de contact valides», ont écrit Vijaya Gadde et Bruce Falck, des responsables de Twitter, dans le communiqué.

La plateforme, qui avait indiqué en avril qu’elle travaillait à de nouvelles règles pour les publicités politiques, a dit collaborer avec le groupe à but non lucratif Ballotpedia pour aider à identifier les comptes de campagne des candidats une fois ces derniers qualifiés pour le scrutin de novembre.

Les deux réseaux sociaux ont été accusés d’avoir permis la propagation de «fausses informations» pendant l’élection de 2016, postées dans de nombreux cas par des «bots» ou sur des comptes basés en Russie.

Facebook a détaillé en avril une série de mesures à venir pour mieux contrôler les publicités, en particulier politiques, dans le but d’améliorer la transparence et pour répondre aux critiques.

Deux responsables de Facebook, Katie Harbath et Steve Satterfield, ont précisé dans un blog que la définition des publicités concernant les sujets d’intérêt général allait être soigneusement examinée.

Facebook a dit avoir établi une liste de 20 sujets-clés identifiés par le Comparative Agendas Project, un centre de recherches non partisan.

Parmi ces sujets figurent l’avortement, les droits civiques, l’environnement, la politique étrangère, les armes à feu et l’immigration, selon Facebook.

Le groupe a débattu pour savoir s’il devait interdire purement et simplement les publicités politiques mais a décidé de les garder avec des règles plus strictes, selon les responsables.

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