Economiesuisse table sur une solide croissance en 2021, prudence pour 2022

AWP

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La faîtière économique se veut prudente pour 2022 mais optimiste quant à l’évolution du chômage l’an prochain.

La croissance helvétique devrait compenser cette année le recul subi en 2020 en raison de la pandémie de coronavirus, a estimé mardi Economiesuisse. La faîtière se veut prudente pour 2022 mais optimiste quant à l’évolution du chômage. La rupture des négociations sur les bilatérales Suisse-UE pourrait cependant peser sur la conjoncture à long terme.

L’organisation économique table sur une progression de 3,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2021, un pourcentage légèrement révisé en baisse par rapport aux estimations de fin 2020 (+3,7%). Pour l’année suivante, les spécialistes tablent sur une hausse de 2,8% seulement.

Economiesuisse perçoit trois risques: le plus grand est celui d’une dégradation possible de la situation pandémique. Pour le contrecarrer, elle juge essentiel que la majorité de la population soit vaccinée d’ici l’automne, a-t-elle souligné mardi dans un communiqué.

La politique des taux bas constitue le deuxième risque, particulièrement avec la COVID-19, car elle a généré une hausse de l’endettement. La politique internationale représente le troisième risque, à l’image des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et la fin de négociations sur les accords bilatéraux entre la Suisse et l’UE.

Interrogé par AWP, Rudolf Minsch, l’économiste en chef d’Economiesuisse, insiste sur le fait que ces accords sont d’une importance majeure pour l’économie suisse. Il déplore la rupture des négociations, car cela «a généré une grande incertitude, mais pour l’heure il n’est guère possible d’évaluer l’ampleur du préjudice subi par l’économie nationale».

«Nos prévisions économiques ne vont pas au-delà de l’horizon 2022», une période au cours de laquelle les indicateurs semblent tracer une reprise soutenue après la crise. «C’est plutôt sur le long terme que les problèmes liés à l’accord-cadre pourraient se répercuter», anticipe l’économiste en chef. «Les accords bilatéraux n’ont certes pas été dénoncés, mais leur valeur perdra du terrain au fur et à mesure que les traités deviendront progressivement obsolètes».

Le taux de chômage, qui se situait en mai à 3,1%, devrait reculer sous la barre des 3%, à 2,9% en 2022.

Quant à l’inflation, en légère appréciation, elle est de retour en territoire positif depuis cette année. Des hausses de prix seront certes inévitables en raison de goulets d’étranglement, de retards de livraison et du bond des coûts des matières premières et de transport, mais la forte concurrence étrangère devrait empêcher un renchérissement significatif des prix à la production en Suisse.

Croissance ininterrompue dans certains secteurs

La reprise ne se cantonnera pas aux secteurs qui ont particulièrement souffert au cours de la crise pandémique. Ainsi, les industries chimique et pharmaceutique et le secteur des dispositifs médicaux démontrent une croissance ininterrompue, qui devrait se poursuivre cette année et l’année prochaine, plus spécifiquement dans les segments qui ont été frappés par la crise. Le secteur de la santé dans son ensemble va également connaître une évolution favorable.

La création de valeur au niveau des banques devrait elle aussi s’affermir en 2021 et en 2022, mais à un rythme un peu plus lent, note Economiesuisse.

Par comparaison avec les autres prévisionnistes, Economiesuisse se situe dans la moyenne pour 2021, avec certains comme la Banque cantonale de Zurich (ZKB) et Bak Economics, tous deux à 4%, qui sont plus optimistes, et d’autres tels Créa (2,7%) et Raiffeisen (2,8%) qui le sont moins.

En revanche, pour 2022, les experts de la faîtière s’avouent plus pessimistes puisqu’une petite majorité de conjoncturistes prévoit de 2,9% à 3,9%, comme c’est le cas pour Créa.

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