Coronavirus: Moody’s craint pour les banques européennes

AWP

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«Les banques vont voir une dégradation de la qualité de leur portefeuille de crédits», estime notamment l’analyste crédit Bernhard Held.

L’épidémie mondiale de coronavirus, et le ralentissement économique qu’elle entraine, risque d’avoir des conséquences négatives pour les banques européennes, notamment au premier semestre 2020, anticipe mardi l’agence de notation Moody’s.

«Les banques vont voir une dégradation de la qualité de leur portefeuille de crédits, dans la mesure où le virus va peser sur les voyages internationaux, la production industrielle, et ainsi limiter la demande intérieure en Europe», souligne Bernhard Held, analyste crédit chez Moody’s, dans une note.

Dans son scénario de base, l’agence s’attend à ce que les conséquences négatives directes sur le crédit restent modérées.

«En cas d’épidémie prolongée, toutefois, les retombées pourraient être beaucoup plus sévères, pesant sur la qualité des crédits et la rentabilité des banques», ajoute Moody’s.

L’agence souligne que les banques européennes ont amélioré ces dernières années la qualité de leurs portefeuilles de crédits et de leur assise financière, «ce qui place la plupart d’entre elles en bonne position pour absorber la dégradation des performances de crédit».

Mais en cas de prolongation de l’épidémie, Moody’s prévoit notamment que les crédits aux PME du secteur manufacturier et aux secteurs soumis à une modification des comportements des consommateurs soient davantage exposés au risque de non-remboursement.

Pris de panique lundi face à l’ampleur de la crise sanitaire et pétrolière, les investisseurs se sont massivement reportés sur les actifs réputés sûrs tels que la dette des États-Unis, de l’Allemagne et de la France. Le taux à dix ans de ces trois pays a touché des plus bas niveaux historiques et l’ensemble de la courbe des taux d’intérêt aux États-Unis est passée sous 1%, une première.

«Un aplatissement prolongé des courbes de rendement, combiné à des écarts de risque de crédit plus élevés, à une baisse des nouvelles émission d’obligations et d’actions et à la faiblesse du marché des actions, exacerberait la pression sur la rentabilité de nombreuses banques européennes», anticipe l’agence.

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