Commerce: nouvelle charge de Trump contre la Chine

AWP

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Les tarifs douaniers imposés à la Chine pourraient rester en place pour «une période conséquente», a déclaré le président américain.

Donald Trump a manié le bâton mercredi en affirmant que les tarifs douaniers punitifs, qu’il a imposés à la Chine pour la forcer à négocier un accord commercial, pourraient rester «en place pour une période conséquente».

Le président américain veut maintenir ces taxes sur plus de 250 milliards de dollars de produits chinois importés aux Etats-Unis «parce que nous voulons être sûrs que si nous concluons un accord avec la Chine, celle-ci le respectera».

M. Trump a noté au passage que les négociations avec Pékin, qui se sont intensifiées depuis le début de l’année, «se passaient bien».

Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin et le représentant au Commerce Robert Lighthizer se rendront à Pékin ce week-end, a indiqué l’occupant de la Maison Blanche, afin de poursuivre ces négociations commerciales en vue de nouer un accord dans les prochaines semaines.

Il a une nouvelle fois affirmé que ces taxes rapportaient «des milliards et des milliards de dollars» au Trésor.

«Cela va rester en place pour un moment», a-t-il dit alors que des médias ont rapporté ces dernières semaines que Pékin avait posé comme condition à la signature d’un accord l’abolition de ces surtaxes douanières.

Dans les faits, ces taxes sont payées par les importateurs et ensuite répercutées pour tout ou partie sur le consommateur américain.

Les Chinois ont riposté avec leur propre série de taxes sur les importations de produits américains en les ciblant de manière à frapper la base électorale de M. Trump.

Des hauts et des bas

Outre une réduction de leur énorme déficit commercial, les Etats-Unis réclament des réformes structurelles en Chine pour garantir un traitement équitable pour les investisseurs étrangers.

Les sessions de négociations, qui se sont tenues alternativement à Washington et à Pékin, ont achoppé jusqu’alors sur la manière de mettre en oeuvre un accord final ainsi que sur les questions de protection de propriété intellectuelle et de transfert technologique.

La nouvelle session de négociations risque d’être plombée par les aléas du constructeur aéronautique Boeing, dont la vente d’avions fait partie des tractations. Il traverse une crise sans précédent après l’immobilisation de ses 737 MAX en raison de deux accidents à quelques mois d’intervalle.

Mardi, en marge d’une conférence de presse avec son homologue brésilien Jair Bolsonaro, M. Trump avait pourtant assuré que «les discussions avec la Chine avançaient très bien» mais, comme mercredi, il n’avait donné aucun détail.

Selon des informations de l’agence Bloomberg mardi, citant des sources proches des pourparlers, les négociateurs chinois avaient fait marche arrière sur leurs précédentes promesses.

Les Américains insistent en particulier sur un mécanisme de contrôle de la mise en oeuvre de l’accord, une fois que ce dernier sera paraphé.

Robert Lighthizer a récemment exposé le dispositif devant le Congrès. Il s’agirait d’un mécanisme dans lequel les différends se règleraient à différents échelons administratifs en fonction de leur importance. Les sujets les plus épineux seraient discutés au niveau ministériel.

La semaine dernière, le président américain avait laissé entendre que les discussions pourraient aboutir «d’une façon ou d’une autre, probablement dans les trois ou quatre semaines», confirmant qu’un sommet avec son homologue chinois Xi Jinping n’aurait pas lieu avant début avril.

Son entourage avait initialement évoqué la tenue avant fin mars d’un tel sommet, dans la luxueuse villa du président en Floride, afin de sceller un accord commercial.

Le patron de la Banque centrale américaine Jerome Powell a minimisé l’impact des tarifs sur l’économie américaine au cours d’une conférence de presse mercredi mais il a souligné qu’ils préoccupaient tout de même les entreprises.

«Les niveaux des tarifs sont relativement faibles par rapport à la taille de notre économie», a noté M. Powell, tout en ajoutant que nombre d’entreprises se plaignaient d’une hausse des coûts de certains produits importants, de pertes de marchés et aussi de l’incertitude créée par la guerre commerciale.

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