BCE: le spectre de l’erreur de 2011 sur les taux a ressurgi en septembre

AWP

1 minute de lecture

Selon les minutes de la dernière réunion, le choix entre augmenter les taux ou faire une pause était «une décision difficile», «des considérations tactiques» devant «jouer un rôle».

La hausse des taux annoncée par la Banque centrale européenne en septembre a été une «décision difficile», ses opposants redoutant de renouveler l’erreur commise en 2011, selon le compte-rendu de réunion publié jeudi.

Dans un contexte d’incertitude sur les développements économiques, le choix entre augmenter les taux ou faire une pause était «une décision difficile», «des considérations tactiques» devant «jouer un rôle», énonce le document de la BCE.

Lors de cette réunion, les gardiens de l’euro ont décidé à une «solide majorité» de relever les taux d’intérêt pour la dixième fois d’affilée face à une inflation en baisse en zone euro mais encore appelée à durer.

Les partisans d’une pause ont donné de la voix, arguant notamment qu’une nouvelle hausse des taux «risquait de répéter la situation qui s’était produite en 2011», lorsque des hausses avaient dû être «rapidement inversées» pendant qu’éclatait la crise de la dette souveraine, selon le document.

Durant ses 25 premières années d’existence scandées par les crises, l’institut a fait quelques erreurs, dont celle de 2011, sous la présidence de Jean-Claude Trichet, restée dans les annales.

Le banquier central français, partisan de l’orthodoxie monétaire, avait décidé de relever deux fois les taux lors de cette année alors qu’une crise était en gestation.

Son successeur Mario Draghi avait dû corriger le tir dès son arrivée en novembre, gagnant plus tard des lauriers de «Super Mario».

Les opposants en septembre à un relèvement des taux ont aussi fait valoir que 4,25 points de pourcentage de hausses depuis juillet 2022 faisaient la «démonstration suffisante» de la détermination de la BCE à ramener l’inflation à la cible de 2%.

Il fallait donc se «donner le temps d’évaluer l’impact des décisions précédentes» sur l’activité et les prix, la BCE devant aussi «prendre en compte les coûts économiques et sociaux d’un éventuel atterrissage brutal», selon le document.

La hausse a finalement été approuvée au motif que l’annonce d’une pause aurait pu signifier que le conseil de la BCE était «plus préoccupé par l’économie et une potentielle récession que par une inflation trop élevée», selon la majorité des présents.

Depuis, l’inflation en zone euro a été mesurée à 4,3% en septembre, au plus bas en deux ans. Ce succès pourrait encourager la BCE à ne pas relever ses taux lors de sa réunion à venir le 26 octobre.

A lire aussi...