L’industriel alimentaire zurichois Orior est tombé dans les chiffres rouges en 2024. Malgré une diminution du chiffre d’affaires attendue en 2025, la direction continue de miser sur son activité principale. Le remaniement en cours à la tête de l’entreprise devrait également apporter un second souffle.
Le chiffre d’affaires d’Orior s’est élevé à 642,1 millions de francs, pratiquement stable par rapport à l’année précédente (-0,2%), indique mercredi dans un communiqué l’entreprise. Le secteur de la restauration, la bonne croissance des points de vente dans les aéroports de Francfort et de Berlin, ainsi que celle du producteur néerlandais de plats cuisinés Culinor ont porté le résultat.
La rentabilité du groupe a en revanche souffert en 2024 en raison de la perte d’appels d’offres. De plus, il n’a pas été possible de répercuter entièrement les prix élevés du porc, ni de compenser la contraction des volumes par des économies d’échelle. Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) a ainsi diminué de 57,8% à 22,5 millions. La marge correspondante a reculé de 4,8 points de pourcentage pour atteindre 3,5%.
Le résultat opérationnel (Ebit) est déficitaire de 31,9 millions, du fait notamment d’un correctif de valeurs sur la marque de charcuterie Albert Spiess. L’exercice se solde par une perte de 35,2 millions, contre un bénéfice de 19,9 millions en 2023.
«2024 est une année à oublier», a admis le directeur par intérim Filip De Spiegeleire lors d’une conférence en ligne avec des analystes mercredi. Cependant, les conséquences ont été tirées et des mesures ont été prises. «Nous sommes très optimistes pour l’avenir», a assuré le patron, qui estime que l’activité principale du groupe reste solide.
La direction prévient d’ores et déjà que 2025 sera une année de transition. La perte de commandes en Belgique, d’appels d’offres et la vente des dépôts d’Albert Spiess vont réduire les ventes. Un repli de la croissance organique est attendu entre 4,0 et 6,0%. La rentabilité restera sous pression au premier semestre en raison des appels d’offres perdus en 2024 et des coûts élevés de production.
«Les chiffres pour 2024 et le ralentissement attendu pour 2025 incluent de nombreux effets ponctuels», a commenté le directeur financier Sache Gerber. «Si vous ignorez cela, vous pouvez voir que l’entreprise elle-même se porte bien.»
Réorganisation à la tête du groupe
Orior réorganise actuellement sa direction et son conseil d’administration. Suite aux problèmes d’évaluation et de comptabilité de l’année dernière, une nouvelle équipe de direction devrait désormais prendre les choses en main. Filip De Spiegeleire va quitter la direction opérationnelle du groupe comme prévu. Il intégrera le conseil d’administration.
Remo Brunschwiler, président du conseil d’administration, ne se présentera pas à sa réélection lors de la prochaine assemblée générale pour des raisons personnelles. L’organe de surveillance proposera d’élire à sa place Monika Friedli-Walser, déjà membre du conseil d’administration. En outre, l’avocat Sandro Fehlmann a été proposé comme nouveau membre.
Chez Albert Spiess, la filiale concernée par le correctif de valeurs, une nouvelle équipe a déjà été mise en place.
Enfin, la stratégie future de restructuration financière du groupe reste ouverte. La direction d’Orior a confirmé qu’elle n’excluait pas la vente d’entreprises.