Le géant austro-allemand des semi-conducteurs et de la photonique AMS Osram a enregistré moins de recettes au quatrième trimestre, bouclant l’année sur un chiffre d’affaires amoindri par rapport à 2023. Après avoir tout de même réduit sa perte de moitié, le groupe se montre prudent pour le trimestre en cours au vu des difficultés du marché automobile et de la demande limitée pour ses autres secteurs d’activités.
Au sortir de 2024, le résultat net se situe «à des années-lumière de là où on veut être», a assuré le chef des finances Rainer Irle. Si la perte a été réduite de moitié à 785 millions d’euros, contre un débours de 1,6 milliard en 2023, ce critère clé doit «devenir positif aussi vite que possible». «En 2026 au plus tard, nous devons voir le seuil de rentabilité au niveau du bénéfice net», a ajouté le responsable en conférence de bilan mardi.
En 2024, le chiffre d’affaires annuel s’est affaissé de 5% à 3,43 milliards, attribué au recul du segment Lamps & Systems, pénalisé par des désinvestissements. L’Ebitda ajusté a reculé d’autant à 575 millions pour une marge stable à 16,8%.
Sur les trois derniers mois de l’année, le chiffre d’affaires a reculé de 3% sur un an à 882 millions d’euros, en raison de la faiblesse cyclique de l’industrie automobile et de l’activité de semi-conducteurs pour l’industrie et le domaine médical (I&M). Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) ajusté a stagné à 150 millions pour une marge afférente améliorée de 50 points de base à 17%. La perte nette a été réduite à -58 millions, contre -82 millions un an plus tôt.
A la fin 2024, des économies à hauteur de 110 millions ont été réalisées, soit au-delà des objectifs. Toutes les mesures de réduction des coûts seront «intégralement mises en oeuvre d’ici la fin 2026», selon le document. AMS Osram vise 150 millions d’économies d’ici fin 2025 et 225 millions d’ici fin 2026
Mise sur le second semestre
Pour le premier trimestre 2025, la direction évoque des incertitudes persistantes sur les chaînes d’approvisionnement mondiales de l’industrie automobile et fait part d’une demande contenue pour l’industrie et le médical, tout en espérant avoir désormais atteint le creux de la vague. L’activité de semi-conducteurs pour les produits grand public devrait connaître «son important déclin saisonnier habituel». Il table sur des revenus de 750 à 850 millions d’euros.
Pour l’année en cours, l’entreprise compte sur des flux de liquidités libres dépassant les 100 millions d’euros, après avoir dégagé 12 millions en 2024, contre -332 millions en 2023. Elle s’attend à un second semestre nettement plus solide, escomptant une «normalisation du marché».
Quant au sort de l’usine MicroLED en Malaisie, qui avait nécessité un investissement de plus d’un milliard d’euros, le directeur général Aldo Kamper «espère finaliser dans un avenir proche la vente de l’usine». Mais les faiblesses du marché des semi-conducteurs n’aident pas à trouver un repreneur.
Stifel reconnaît que les anticipations pour le premier trimestre 2025 se révèlent plus enjouées qu’escompté. Les experts ne s’attendent toutefois pas à ce que les calculs du consensus changent pour l’exercice complet. La recommandation à «hold» est maintenue.
Michael Inauen de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) salue des résultats meilleurs qu’attendu au dernier partiel 2024. Quant aux prévisions du premier trimestre en cours, lui et le consensus tablaient sur un meilleur chiffre d’affaires et une rentabilité moindre. Il retient que le groupe compte sur un deuxième semestre plus solide, porté par de nouveaux produits et une légère normalisation du marché. Il recommande à surpondérer.
Les actionnaires, eux, s’emballaient. Vers 13h45, l’action bondissait de 16,8% à 7,96 francs, après un plus haut à 8,35 francs, dans un SPI en hausse de 0,4%.