Allemagne: les exportations chutent de 24% en avril

AWP

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Sur un an et en données brutes, la baisse des exportations, à 72,2 milliards d’euros, est de 31,1%, du jamais vu depuis 1950.

Les exportations allemandes, traditionnel moteur de la première économie européenne, se sont effondrées en avril, au pic de la pandémie de nouveau coronavirus, dans une proportion jamais connue depuis la Seconde Guerre mondiale, selon des statistiques publiées mardi.

Sur un an et en données brutes, la baisse des exportations, à 75,7 milliards d’euros, est de 31,1%, du jamais vu depuis 1950, date à laquelle le pays a commencé à établir des statistiques sur le sujet, indique l’office national des statistiques.

Sur un mois, il s’agit aussi du recul le plus prononcé depuis 1950.

En données corrigées des variations saisonnières, les exportation se sont repliées de 24,0% en avril.

Conjugué à un recul de 16,5% des importations, à 72,2 milliards, l’excédent commercial se réduit sur le mois à 3,5 milliards d’euros, en données brutes, après 17,4 milliards d’euros en mars.

Cette dernière donnée est très inférieure aux attentes des analystes sondés par le fournisseur de services financiers Factset, qui tablaient sur 13,8 milliards d’euros.

Fermeture d’usines, rupture des chaînes d’approvisionnement, manque de demande: les entreprises allemandes, surtout dans l’automobile, ont plus que jamais réduit leur production en avril, ce qui se reflète dans les chiffres du commerce extérieur d’ordinaire florissants du pays.

Les exportations avec les pays de l’UE ont baissé de 35% sur un an, avec une chute prononcée pour la France (-48,3%) et l’Italie (-40,1%). Les exportations vers la Chine n’ont, elles, baissé que de 12,6%, alors que ce pays a vu son économie redémarrer plus tôt qu’en Europe.

De même, les importations allemandes ont progressé de 10% en provenance de la Chine, et de 2,4% pour les Etats-Unis, alors qu’elles se sont tassées de 37,3% venant de France.

«Le seul avantage» avec ces données d’avril publiées mardi est «qu’il s’agit du dernier chapitre de ce qui a été le pire mois de l’économie allemande», commente Carsten Brzeski, chef économiste d’ING.

Le ministère de l’Economie estimait dernièrement que le creux de la récession avait été atteint en avril. L’assouplissement progressif des mesures de confinement et la reprise de la production dans l’industrie automobile ont depuis favorisé un début de reprise économique.

L’Allemagne pourrait voir son Produit intérieur brut reculer entre avril et juin de 10%, du jamais vu depuis 50 ans, selon les principaux instituts économiques allemands, ceci après un recul de 2,2% au premier trimestre.

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