Affaires en repli pour ABB au troisième trimestre

AWP

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Entre juillet et fin septembre, le bénéfice net attribuable aux seuls actionnaires d’ABB s’est envolé à 4,53 milliards de dollars, contre 515 millions douze mois auparavant.

Malgré un envol du bénéfice net, reflet du produit de la vente à Hitachi de parties de l’unité Power Grids, ABB affiche une performance en repli au 3e trimestre. Confronté aux effets de la pandémie de Covid-19, le géant zurichois de l’électrotechnique a vu ses commandes, ses ventes et sa rentabilité se contracter en l’espace d’un an.

Entre juillet et fin septembre, le bénéfice net attribuable aux seuls actionnaires d’ABB s’est envolé à 4,53 milliards de dollars (4,07 milliards de francs), contre 515 millions douze mois auparavant, écrit vendredi ABB. Ce résultat comporte cependant un produit de 5 milliards lié à la cession au japonais Hitachi de l’essentiel des activités de l’unité des équipements pour réseaux électriques, Power Grids.

Le bénéfice net comprend aussi une charge de 343 millions de dollars liée au transfert d’obligations de régimes de retraites à des compagnies d’assurance externes. Selon ABB, l’opération vise à renforcer le profil financier de l’entreprise et réduire à long terme les risques au niveau de son bilan.

Le résultat d’exploitation s’est hissé à un niveau nettement plus modeste, soit 71 millions de dollars, en chute libre de 88% sur un an. La dégringolade s’explique par un amortissement de survaleur (goodwill) de 311 millions ainsi qu’une dépense de 203 millions au titre des engagements associés aux entreprises vendues.

Marge améliorée

Le résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements (Ebita) a pour sa part fléchi de 2% à 787 millions de dollars. A taux de change constants, le repli s’est inscrit à 5%. La marge correspondante s’est cependant améliorée de 30 points de base à 12%, illustrant notamment les mesures de réduction des coûts et les progrès de la division Electrification au niveau de l’intégration des activités industrielles acquises à General Electric.

Les ventes ont quant à elles diminué de 4% à 6,58 milliards de dollars. Hors effets de change et changements du périmètre de consolidation, le chiffre d’affaires s’est aussi contracté sur une base organique de 4%. ABB est ainsi parvenu à faire mieux que durant le trimestre précédent durant lequel les revenus avaient chuté de 10% sur une base ajustée.

Les entrées de commandes ont présenté une image similaire, subissant un tassement de 9% (-8% en termes organiques) à 6,11 milliards de dollars. Au 2e trimestre, les ordres reçus par ABB avaient plongé de 14%.

Bien qu’en repli, la performance globale du groupe s’est révélée supérieure aux attentes moyennes des analystes. Sondés par AWP, ceux-ci avaient anticipé des recettes de 6,24 milliards de dollars, des entrées de commandes de 6,06 milliards et une Ebita de 675 millions.

Reste que les investisseurs ne semblaient guère goûter les chiffres d’ABB. Vers 09h15 à la Bourse suisse, la nominative du géant zurichois lâchait contre toute attente pas moins de 1,62% à 23,63 francs, alors que l’indice SMI restait proche de l’équilibre.

Prudence de mise

Face à la pandémie de Covid-19, l’environnement économique est demeuré exigeant, la demande s’affaiblissant dans toutes les régions au 3e trimestre au regard de l’an dernier, observe ABB. Le groupe zurichois a toutefois bénéficié du rebond de l’activité en Chine, lequel n’est pas resté sans effet sur les commandes, en particulier pour la division de robotique.

Cette dernière unité, tout comme celle de l’automation industrielle, se remettent lentement de la crise sanitaire, alors que la division des moteurs (Motion) a affiché une solide performance, a noté le directeur général d’ABB, Björn Rosenberg, cité dans le communiqué. ABB ne s’en trouve pas moins sur la bonne voie en vue de réaliser plus rapidement que prévu la cible de 500 millions de dollars d’économies annuelles.

Evoquant la suite de l’exercice, ABB fait preuve de prudence, tablant sur un quatrième partiel difficile, les revenus devant se tasser au regard du trimestre sous revue. Toutefois, les marges devraient encore une fois progresser en variation annuelle.

Björn Rosenberg, a en outre assuré que le géant zurichois poursuit ses efforts de décentralisation ainsi que l’examen de son portefeuille d’activités. La multinationale entend fournir de plus amples détails sur ces opérations lors de la journée des investisseurs agendée le 19 novembre prochain.

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