A un mois de l’élection présidentielle, Donald Trump et Kamala Harris se sont rendu coup pour coup dimanche. Alors que la course à la Maison blanche entre dans sa dernière ligne droite, les deux candidats se sont mutuellement traités d’être incompétent ou «plein de mensonges».
Invitée du très populaire podcast «Call Her Daddy», à l’audience largement féminine, la vice-présidente démocrate a repris sa dénonciation des violences faites aux femmes et défendu le droit à l’avortement, notamment, pointant les «mensonges» de Donald Trump, qui l’a accusée d’être en faveur de l’»exécution de bébés» au huitième ou neuvième mois de grossesse. «C’est scandaleusement inexact et insultant que de faire croire que ça se passe, que des femmes font ça. Cet homme est plein de mensonges», a-t-elle martelé.
Alors que le candidat républicain a tenté à plusieurs reprises de se poser en «protecteur» des femmes durant sa campagne, Mme Harris a rappelé qu’il «s’agit du même qui a dit que les femmes devaient être punies pour avoir avorté». L’avortement est un des sujets majeurs de la campagne, sur lequel les démocrates comptent capitaliser alors que l’ex-président tente de son côté d’éviter de prendre clairement position, défendant le fait que ce sont les Etats qui doivent se prononcer.
Ce podcast marquait la première étape d’un marathon médiatique qui doit amener Kamala Harris à s’exprimer tout au long de la semaine dans diverses émissions télévisées ou radiophoniques de grande écoute, notamment sur les émissions du soir, telles que «The Howard Stern Show» ou «The Late Show with Stephen Colbert», considérées comme étant généralement favorables à sa campagne.
«Grossièrement incompétente»
Donald Trump s’est lui rendu pour la quatrième fois dans le Wisconsin (nord), un des Etats-clé, pour un meeting dans la petite ville de Juneau, où il a déroulé ses habituels thèmes de campagne, du contrôle de l’immigration à la réduction de l’inflation en passant par la fiscalité. Il a une nouvelle fois accusé sa rivale de vouloir mener une politique «communiste».
Mais l’ex-président est allé plus loin, jugeant Mme Harris «grossièrement incompétente», prenant pour exemple l’absence de réponse fédérale, selon lui, pour venir en aide aux populations du sud-est des Etats-Unis qui ont été durement touchées par l’ouragan Hélène. «C’est quelqu’un qui va vous voler votre fortune et vous abandonner, vous et votre famille, lorsque les eaux montent», a-t-il résumé.
Devant plusieurs centaines de personnes, le candidat républicain a rappelé que le vote anticipé était ouvert dans le Wisconsin: «je ne vous demande qu’une chose, sortez et allez voter». Donald Trump a perdu le Wisconsin en 2020 face à Joe Biden. Dimanche, il y était pour la quatrième fois en huit jours, au lendemain d’un retour triomphal à Butler (Pennsylvanie) où il avait réchappé de peu à une tentative d’assassinat le 13 juillet.
Etats-clés au centre de la campagne
Les sondages d’opinion donnent les deux candidats au coude-à-coude, ce qui alimente une course effrénée pour tenter de convaincre chaque électeur dans les sept Etats dits «clés» qui décideront de l’issue du scrutin du 5 novembre. Le mode de scrutin au suffrage universel indirect veut qu’aux Etats-Unis, l’élection présidentielle ne soit pas tranchée par les voix engrangées dans tout le pays mais par celles de grands électeurs dont le nombre varie en fonction des Etats.
Ainsi du Michigan à l’Arizona en passant par le Nevada, le Wisconsin, la Pennsylvanie, la Géorgie et la Caroline du Nord, les Etats clés où Donald Trump et Kamala Harris concentrent leurs campagnes, la victoire devraient se jouer à quelques dizaines de milliers de voix près. La vice-présidente Harris était, elle, dans le Wisconsin jeudi, à Ripon, où est né le Parti républicain et elle s’est affichée avec la républicaine Liz Cheney, figure de la droite anti-Trump.
Kamala Harris fera aussi campagne dans les Etats du Nevada et de l’Arizona, dans l’ouest du pays. Entretemps, elle pourra compter sur un appui de poids en la personne de Barack Obama.
Toujours très populaire, le premier président noir de l’histoire des Etats-Unis va se rendre sur le terrain dans plusieurs Etats clés d’ici le scrutin, à commencer jeudi par Pittsburgh, bastion industriel de la Pennsylvanie, Etat plus que jamais essentiel pour ces élections. A 63 ans, Barack Obama demeure une voix des plus influentes dans l’électorat démocrate et a déjà permis de lever plus de 76 millions de dollars de fonds de campagne cette année. Mais il n’avait pas encore battu le pavé de la campagne.